Sorti en février 1987, le cinquième numéro de Chroniques d'Outre-Monde accusait un peu de retard et l'éditorial présente des excuses aux lecteurs. Quand on voit aujourd'hui les retards accumulés de certains magazines (coucou Casus Belli) ou de certains projets rôludiques, cela porte à sourire.
Passé l'éditorial, ce numéro commence par la vitrine dans laquelle sont évoqués Premières Légendes de la Table Ronde, Premières Légendes Celtiques et l'édition Gallimard de Pendragon. Puis, au rayon des suppléments, on parle notamment d'une maison d'édition éphémère, Etoile du Sud (qui propose un scénario sans système, visiblement cher pour ce qu'il est). Au rayon des jeux de plateau, sont évoqués notamment Armada et Capitaine Cosmos. On notera qu'un entrefilet salue le numéro 35 de Casus Belli, celui consacré à Laelith. Du côté des sorties à venir, il y a du lourd chez Chaosium, avec The Great Old Ones et Cthulhu 80's, tandis qu'on annonce en français Stormbringer et Cabale (chez les Elfes).
Et puis, au chapitre des manifestations à venir, le deuxième salon nation des jeux de réflexion est annoncé aussi, comme chez les voisins d'en face. Je passe rapidement la rubrique des BD pour souligner les colonnes consacrées aux disques, avec quelques bandes originales inspirantes (Link, ou Tai-pan, par exemple).
On passe enfin au jeu de rôle avec deux pages consacrées à J.R.T.M., où l'auteur souligne l'épaisseur du système tout en réservant ce jeu aux adeptes de la Terre du Milieu. Notons d'ailleurs qu'à l'époque, on parlait des Terres du Milieu, y compris dans le titre français du jeu, sans que cela ne fasse sourciller qui que ce soit. Y avait-il moins d'intégristes à l'époque ?
Les deux pages suivantes traitent de la panique morale qui fit des ravages dans les années 1980 aux USA et que l'Hexagone connut sous avec la désastreuse combinaison Carpentras/Dumas/Abgrall quelques années plus tard. Illustré par le regretté Tignous, l'article est empreint de sagesse, mais se désole de l'impact des attaques dont fut victime notre hobby.
Une page complète de droit de réponse de François Nedelec au sujet de la critique de son jeu Avant Charlemagne dans le numéro précédent. Si cette dernière était plutôt objective, l'auteur n'apprécie guère les remarques qu'on a pu lui faire. Son ultime argument (je cite "Ma simulation est fiable si l'on admet une vision du monde particulière que je revendique en tant que créateur. Et le système que je propose est suffisamment solide et souple pour que chacun puisse en faire ce qu'il veut") en dit long sur l'état d'esprit de l'auteur courroucé.
Le sort de la BD dont vous êtes le héros Diceman est remis entre les mains des lecteurs, avant la rubrique Chroniquez-vous et les annonces des clubs. Vient ensuite les pages consacrés à Trauma (essentiellement des histoires d'armes), avant le scénario Sida Mental, qui évoque les manifestations étudiantes de l'époque et l'affaire Oussekine),. Suivent ensuite deux scénarios pour AD&D, avant la description d'Althor, une petite ville prenant place dans le Kersh, le monde proposé dans le numéro 2 de C.O. M.
Les vingt pages suivantes sont consacrées à une BD dont vous êtes le héros (encore !) où l'on peut incarner Torquemada, l'homme le plus méchant du monde. J'avoue n'avoir jamais été client de ces pages.
Juste après, un scénario pour L'Appel de Cthulhu, plutôt court et simple, enverra les Investigateurs enquêter sur la disparition d'une pensionnaire de maison close. Et, après un court article "Bon pour l'asile", qui tient finalement de la mini-nouvelle et peut faire penser à du remplissage, le numéro se conclut, après une pleine page sur le Deuxième Salon National des jeux de réflexion (du 28 mars au 5 avril 1987, à la Porte de Versailles).
A bientôt pour une relecture du numéro 6 de C.O. M. !
Ah que de souvenirs... JRTM d'abord : j'ai laissé la boîte et tous les suppléments VF à une ex parce qu'elle aimait le monde de Tolkien. Je m'en mords encore les cou... heu les doigts. Les 2 scénarios AD&D, ensuite : mais parmi eux, il y a La Caravane, que j'ai toujours trouvé excellent : y a même des silhouettes à découper pour remplacer les figurines ! Et puis la lettre, page 17, celle dont je ne sais toujours pas si c'est une blague maison ou si c'est un vrai appel au secours d'un rôliste perdu... Si vous en savez plus long, n'hésitez pas à me dire ce qu'il en était ! Je recopie ici cette missive :
RépondreSupprimerSt George Hospice, Boston (Mass), le 15 juin 1921,
Messieurs
J'adore Chroniques et le n" 4 est un joyau, sì ce n'est la Mauvaise humeur de F. Leygonie (.). D'après lui, les motifs de "satisfactions
personnelles" seraient minces dans l'Appel de Cthulhu (...). Il est pourtant passionnant de pouvoir exister dans les déjà légendaires années 20, en jouant des personnages plus proches de moi qu'un Conan, Elric ou Bilbo,
En plus, la cause que je défends n'est pas perdue d'avance, j'ai participé à la défaite de Nyarlathotep, j'al brisé la toile d'Eibon et j'al renvoyé Cthulhu dans sa poubelle dont il n'aurait jamais dů sortir ! Après chacune de ces aventures, je suis revenu plus confiant en l'homme et sa survie (..). A propos des critiques de F. Leygonie sur le réalisme du système de simulation des actions, je hurle au scandale ! La règle proposée n'est qu'une base et je ne me prive pas de donner des pourcentages variables selon le niveau de difficulté de l'action entreprise. J'estime que c'est la compensation d'un manque d'imagination que de se retrancher derrière des règles strictes et rigides pour essayer de mener à bien la construction de son rêve.
Pour finir, je voudrals vous expliquer pourquoi j'écris cette-lettre du St George Hospice. Je n'ai pas craqué devant une immonde créature, je suis un traitement volontaire car je ne sais plus où j'en suis. Pourtant toutes mes actions contre I'horreur cthulhuesque ont été dès le début couronnées de succès.. Mals si je suis désespéré aujourd'hui c'est parce que ma femme me prenait pour un fou et qu'elle m'a finalement quitté.
Vous voyez, il n'y a pas que les créatures du Mythe quj font mal, il n'y a pas que la victoire quỉ rend heureux et c'est pourquoi l'Appel de Cthulhu est devenu pour moi plus un mode de vie qu'un jeu.
Admirativement quand même
Lee Hagen, journaliste au Boston Globe
Fou ? Pas étornant,
Paranoiaque ? Probablenent,
Masochiste ? Sûrement.
Frédéric Leygonie
Ahhh, Sida mental et sa magnifique référence à Pauwels et ses insultes dans le figaro. Il faudra reconnaître à cet illustre sale type le fait d'arme d'avoir publié pour la 1ère fois en France un texte de Lovecraft.
RépondreSupprimerJ'ai pas la ref
SupprimerPauwels et Jacques Bergier ont publié _Démons et merveilles_ en 1955. Mais si l'on en croit wikiblabla, ce n'était pas le premier texte lovecraftien traduit, mais le troisième.
SupprimerN'étant pas un spécialiste (euphémisme...), je n'approfondirai pas le sujet.
Merci pour ce complément d'information... et merci à tous pour vos commentaires !
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