lundi 26 février 2024

Le dompteur de volcans

Continuons la série d'articles consacrés aux suppléments pour Maléfices (dans sa première édition), en attendant la parution de ceux annoncés pour la quatrième. Aujourd'hui et après avoir parlé du Drame de la Rue des Récollets, de L'énigmatique carnet du Capitaine Pop Plinn, de Délivrez-nous du Mal, d'Enchères sous Pavillon Noir et de Folies Viennoises, c'est Le Dompteur de Volcans qui est sous les projecteurs. 

Illustration le Grog

Le livret se compose de l'éditorial habituel, d'un supplément de 2 pages sur le Fakir Birman, dont s'inspire un des personnages du scénario, puis d'une nouvelle sans rapport, avant d'embrayer sur le scénario à proprement parler, comportant 30 pages (sans compter les nombreuses aides de jeu et deux pages de bande dessinée). Dédié à Gaston Leroux, Le dompteur de volcans est un scénario de Michel Gaudo (le taulier de Maléfices), paru en 1986. Ce cinquième supplément officiel, écrit dans le ton cher à l'auteur, louche plus du côté du roman-feuilleton que de la nouvelle fantastique. 

Il y a deux grandes parties dans Le dompteur de volcans, qui peuvent former autant de sessions de jeu. La première est parisienne et linéaire (c'était une marque de fabrique, qui serait aujourd'hui un défaut majeur). La seconde est auvergnate et brouillonne (mais assez linéaire aussi). S'il bénéficie d'une belle réputation, ce n'est pas pour autant un scénario dont la réussite est assurée. A l'instar d'Enchères sous Pavillon Noir, il nécessite une grosse préparation de la part du MJ, qui devra s'assurer de pouvoir improviser si besoin : les joueurs risquent à de maintes reprises de sortir des rails tracés pour eux. 

Illustration tirée du scénario


De même, la partie auvergnate de l'aventure, en plus de n'être pas évidente à justifier (les personnages pouvant fort bien renâcler à partir pour l'Auvergne sur la foi des seuls indices en leur possession), peut vite virer dans le grand-guignol. Enfin, la résolution finale du scénario sollicite plus le bon sens des joueurs que celui des personnages. S'il fut un temps où cette manœuvre était acceptable, je n'oserais plus l'utiliser aujourd'hui (et modifierais donc fortement le dernier chapitre). 

Si Le Dompteur de Volcans est un des grands classiques des scénarios Maléfices, il est aussi l'un de ceux qui ont le plus mal vieilli. A moins de vouloir le jouer à l'ancienne, il nécessite pas mal de travail pour être accepté par les joueurs. Une fois cette mise à niveau effectuée, il doit pouvoir satisfaire les tablées ayant opté pour des aventures à la façon de Gaston Leroux, plus que celles s'aventurant dans un fantastique à la Théophile Gautier (voire à certaines nouvelles de Maupassant). 

J'évoquerai tout prochainement La musique adoucit les meurtres. En effet, ce scénario est censé "boucler" la trilogie consacrée au Club Pythagore, qui commençait avec Le Drame de la Rue des Récollets et se poursuivait avec Le Dompteur de Volcans. Notons que ce dernier devrait, d'après les bruits qui courent, faire partie de ceux ré-édités par Arkhane Asylum Publishing dans un tout prochain supplément. Espérons qu'il aura droit à une révision digne de ce nom (et qu'il sera accompagné par du matériel inédit, Maléfices le mérite). 

vendredi 23 février 2024

La Saga des Ailes Noires (saison 2, épisode 5)

En quelques séances, Würm est devenu l'une de mes plus belles expériences rôludiques, je l'avoue. Alors que j'avais proposé à mes joueurs une partie "pour entrevoir l'univers", la dite partie fut une telle réussite qu'elle déboucha sur une saga, dont nous jouons en ce moment la deuxième "saison" (à la manière d'une série télé). Mieux encore, ce fut ce jeu qui fut le terrain d'expérimentation d'un groupe mixte : l'expérience fut, elle aussi, probante, comme je l'ai déjà raconté.
 
Tout ça pour dire que la Saga des Ailes Noires continue à un joli rythme (aussi parce que les joueurs réclament la suite à chaque fin de partie) et que nous avons joué un nouvel épisode le week-end dernier. A ce stade de la saison, les Ailes Noires se rendent, comme le veut la coutume, à l'Assemblée des Clans. Le scénario comporte donc quelques figures imposées, puisque c'est à ce moment que se nouent parfois des alliances, des amitiés, mais aussi des tensions. 
Evidemment, cette fois encore, rien ne se passe tout à fait comme prévu et ce n'est pas seulement parce que les Ailes Noires ont des invités (en la personne de Raka et Vargh). Le scénario représentait un nouvel exercice de style et louchait (un peu) du côté du bac à sable : une intrigue de fond et de multiples possibilités. Comme chaque fois, dans cette configuration, toutes les possibilités envisagées ne sont pas exploitées par les joueurs (tandis qu'ils s'engagent parfois dans des voies inattendues) : inutile de dire que c'est le genre de sessions qui permet de semer quantité de graines pour la suite (qui aura lieu bientôt, j'espère). 
Je vous laisse lire tout cela ici.

samedi 17 février 2024

Folies Viennoises

Après avoir évoqué Le Drame de la Rue des Récollets, L'énigmatique carnet du Capitaine Pop Plinn, Enchères sous Pavillon Noir et Délivrez-nous du Mal, c'est au tour d'un autre scénario officiel de Maléfices (dans sa première incarnation) de faire l'objet d'un billet sur ce blog. 

Illustration Grog

Paru au premier trimestre 1988, Folies Viennoises était écrit par Nicole et Daniel Bilous, dont ce fut la seule contribution. Les tauliers (Michel et Pascal Gaudo, Hervé Fontanières) reprirent les commandes ensuite, pour ne plus les lâcher, jusqu'au Voile de Kali.

Après deux pages contextuelles, le scénario en lui-même occupe 24 pages (aides de jeu à photocopier incluses). Vient ensuite une aide de jeu sur les courants anarchistes de la fin du XIXème siècle (6 pages) écrite par Pascal Gaudo, mais peu utile, quand on connaît la période exploitée par Maléfices. Enfin, après deux pages promouvant la première rencontre du Club Pythagore (le vrai !) à Provins, vient la description d'un personnage, pour illustrer un concours (de personnages, justement). Ces pages, si elles n'ont rien à voir avec le scénario, peuvent donner des idées aux MJ. 

Le scénario prend place à Vienne en 1907 et impose aux personnages-joueurs d'être d'anciens pensionnaires du sanatorium Purkersdorf, venant passer une semaine dans la capitale autrichienne. En matière de pré-requis, c'est assez rigide et il faudrait pas mal de travail en amont pour que des personnages venus, par exemple, du Paris de 1902, y soient intégrés. 


Illustration tirée du scénario

Parce qu'au cours d'un opéra auquel ils assistent, a lieu un attentat, les personnages vont enquêter sur les véritables causes de cet assassinat. L'ombre des anarchistes plane, tandis qu'un certain Sigmund Freud pourra apporter son aide aux PJ. 

Soyons francs : ce scénario est loin d'être parmi les meilleurs de la gamme, même si ses défauts sont en grande partie inhérents à son époque de parution. Présupposant que tous les personnages séjournent dans le même sanatorium autrichien, il exclut (comme je le disais plus haut) l'intégration dans une chronique en cours (à moins que le MJ soit assez malin pour trouver une explication qui tienne la route). Ce défaut est assez systématique des scénarios Maléfices de l'époque : hors de question de jouer en "campagne" avec ce jeu, qui partait sur une approche "one-shot". Cela dit, pourquoi pas ?

Mais surtout, étant très linéaire (ce qui était là aussi un point commun à nombre de publications pour ce jeu), il faut bien admettre que Folies Viennoises réserve aux PJ un rôle ayant peu d'influence sur l'intrigue. Il va falloir, pour qu'il donne un bon résultat, que les joueurs trouvent le bon équilibre, sans s'écarter de la voie tracée (parfois de manière trop marquée) ni rester passifs. 

Il y a matière à une chouette aventure, d'autant plus que le décor et le contexte s'y prêtent, mais Folies Viennoises  impose aux potentiels MJ de se retrousser les manches pour y arriver, et de passer pas mal d'heures à préparer ce scénario (en compensant les nombreux manques qu'il comporte). Le fort potentiel de Folies Viennoises n'est pas assez exploité dans sa proposition initiale : sera-t-il l'objet d'une ré-édition enrichie et augmentée ?

mardi 6 février 2024

Nouvelles du fond

Quelques jours après le dernier bulletin, voici une autre série de nouvelles rôludiques : 

- Hasbro a de nouveau pratiqué le rétropédalage (après l'OGL-gate) concernant la vente de la licence D&D à Tencent. L'information avait fuité (la fuite en question étant sans doute savamment orchestrée), puis on avait cru comprendre que la vente ne concernait que la partie jeu vidéo de la licence, avant l'acte final : une communication officielle d'Hasbro, jurant ses grands dieux que non, jamais, il ne vendrait son précieux D&D (qui assure une grosse partie de son chiffre d'affaires). J'attends le prochain épisode de ce feuilleton : que vont-ils trouver, la prochaine fois ?

- l'éditeur Posidonia a (enfin) communiqué sur ses différents projets en cours (en s'adressant à ceux ayant participé aux foulancements chez eux). L'effort porte sur les projets déjà financés et affichant un retard conséquent : Ynn Prydeinn (pour ce ne citer que celui-là) devrait partir en impression à la fin du premier semestre, ce qui fera quatre ans et demi de retard ! En ce qui concerne le magazine Architeuthis, il n'est pas évoqué et on peut juste supposer que les deux derniers numéros sortiront un jour, peut-être cette année (je rappelle que le dernier date d'il y a bientôt un an). 

Cette série de nouvelles n'est guère enthousiasmante : quelle que soit la taille de l'éditeur, le professionnalisme ne me semble pas toujours au rendez-vous. Il en est pourtant qui se démènent et finissent par livrer les produits promis : 

- Si vous avez précommandé le jeu de rôle Valérian ou le très hobbitesque Sous la colline au bord de l'eau, les Editions du Troisième Œil ont annoncé avoir reçu les livres : c'est la toute dernière étape avant la réception chez les souscripteurs. Tout finit par arriver, mais les retards accusés par LETO pourraient faire réfléchir sur le mode opératoire : est-il bien raisonnable d'imprimer tout cela de l'autre côté de la planète ?

- Envie d'en savoir plus sur Knight ou simple collectionnite ? Le pdf de ce jeu avec des héros en armure qui combattent de grosses saletés dans un futur plutôt sombre est gratuit sur drivethrurpg. Profitez-en !

jeudi 1 février 2024

Nouvelles du fond

Voici quelques nouvelles rôludiques, piochées ça et là au cours de mes pérégrinations sur la toile (et ailleurs). 

- lors de son dernier passage sur Rôliste TV, Mathieu Saintoux, le boss de Arkhane Asylum Publishing a fait pas mal d'annonces sur les sorties à venir. Par contre, en ce qui concerne Maléfices, qui se vend bien et a du être ré-édité, rien à l'horizon, à part l'évocation rapide de deux ou trois suppléments à venir : c'est un peu contradictoire, si vous voulez mon avis, de disposer d'un jeu qui rencontre son public et de ne pas fournir de matière à ce dernier (des scénarios, en l'occurrence). Maléfices a sans doute un poids moindre (et une licence moins lourde) que d'autres titres au catalogue d'AAP. 

- restons chez Arkhane Asylum Publishing, avec les annonces de début d'année. Il y a du lourd chez cet éditeur qui vient de mettre la main sur quelques grosses licences. Non content d'avoir en catalogue les licences Blade Runner (dont j'attends la VF de pied ferme), Alien, Avatar, Dune et j'en passe, l'éditeur vient d'ouvrir le financement participatif de l'adaptation rôludique d'Assassin's Creed. Evidemment, le financement est d'ores et déjà atteint (en quelques heures) et devrait donc battre des records. Ce sera sans moi (je suis complètement passé à côté de cette licence). Et, d'ici peu, commencera l'inévitable financement pour The Walking Dead Universe (encore un cadeau que s'est fait AAP).

- de l'autre côté de l'Atlantique, le géant Hasbro (en pleine crise) devrait vendre au chinois Tencent une série de droits concernant Dungeons & Dragons, qu'il possède depuis son rachat de Wizards of the Coast. Il s'agirait (la news n'est pas encore très claire) de droits liés aux jeux vidéo et notre hobby n'est sans doute pas impacté, mais c'est un signe des temps. 

- une nouvelle (la sixième) édition de ce que Greg Stafford considérait comme son chef d'œuvre, à savoir Pendragon, devrait arriver en avril prochain. Vous, je ne sais pas, mais ce jeu me fait rudement envie (et est parmi ceux que je regrette de ne pas avoir assez pratiqué).

A bientôt pour un prochain billet !

Mise à jour : ça n'aura pas tardé. Hasbro dément vouloir vendre D&D à Tencent ou à qui que ce soit. Ce démenti ne vous rappelle rien ?