Après Enchères sous pavillon noir, L'énigmatique carnet du Capitaine Pop Plinn et Délivrez-nous du mal, continuons l'archélogie rôludique maléficieuse. Au nombre des scénarios "officiels" publiés à l'époque de la première édition (comprenez par là ceux dont les prix atteignent aujourd'hui des sommets), Le drame de la Rue des Récollets tient une place particulière. Tout d'abord, il s'agit du premier supplément de la gamme Maléfices et, à ce titre, est pour beaucoup dans le "ton" de ce jeu. Si la boîte de base de la première édition fournissait deux scénarios, offrant chacun leur "voie" (Une étrange maison de poupées et La malédiction de Fontevraud), ce premier supplément reste marquant et est, pour beaucoup, le plus représentatif du jeu.
Illustration scribd |
L'implication des personnages est des plus classiques : lors d'une soirée au Club Pythagore, ils font connaissance avec l'un des membres, Gutenberg, qui finit par les inviter chez lui. L'homme rencontre en effet un problème : il craint que sa maison ne soit hantée, à moins que ce ne soit son épouse qui perde la raison.
Difficile d'en dire plus au sujet de l'intrigue sans dévoiler quelques scènes-clés du scénario. Ce dernier utilise des ficelles classiques mais redoutablement efficaces. Des joueurs expérimentés les verront sans doute à l'avance, mais pour de nouveaux venus dans le jeu de rôle (et a fortiori dans Maléfices), ce peut être une expérience inoubliable., pour peu que le MJ soit bien préparé et qu'il ait soigné son ambiance (ce qui est toujours le cas, non ?).
Illustration tirée du scénario |
Quelques réserves sont à émettre, au sujet de ce scénario fondateur d'un certain esprit maléficieux. Passons vite sur ses coquilles (je songe notamment au plan de la maison, à la limite du non-euclidien), corrigées dans la nouvelle édition. Avec le recul, Le drame de la Rue des Récollets présente un écueil majeur, si vous avez choisi de respecter au pied de la lettre les usages de l'époque : il est difficile, voire impossible, d'envisager que des étrangers (fussent-ils membres du Club Pythagore) s'installent sous le toit des Passelat : ce sont des choses qui ne se font pas (du moins pas aussi facilement). Cet obstacle (encore plus vrai pour Une étrange maison de poupées) peut fort bien envoyer le scénario dans le fossé dès son début et il faudra songer à le négocier A ce propos, il me semble délicat de le faire jouer à des joueurs ayant vécu Une étrange maison de poupées, puisqu'ils risquent de se faire une drôle d'idée du Club Pythagore, après ces deux aventures.
Ré-édité dans le cadre de la dernière édition du jeu, Le Drame de la Rue des Récollets n'a rien perdu de son cachet. Pour l'avoir fait jouer plusieurs fois, je considère qu'il fait partie des classiques incontournables. Naturellement, il est difficile de mettre la main sur cette pépite, qui atteint des prix indécents (sa ré-édition pourrait calmer le jeu, cependant).
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