jeudi 30 décembre 2021

Les Abysses du Temps

J'ai terminé il y  a quelques semaines la lecture du diptyque Les abysses du temps de Maxime Chattam. Ce (gros) livre de plus 1100 pages (en version poche, autant dire qu'il faut une grosse poche) comprend deux romans : Léviatemps et Requiem des Abysses. Le second est la suite du premier, mais tous deux pourraient se lire indépendamment (ce serait moins évident de ne lire que le deuxième, cela dit).  Dans l'édition que j'ai entre les mains, un encart sépare les deux volumes avec quelques photographies d'époque des lieux parisiens cités dans Léviatemps.

Image Fnac

Plusieurs critères m'avaient poussé à choisir cette lecture : j'avais envie d'une lecture sans prise de tête (et Le Signal du même auteur m'avait donné un aperçu de son style, qui cochait donc cette case) avec une bonne dose de frissons, si possible. L'époque exploitée (Paris en 1900) était carrément celle qui m'intéressait (je suis preneur de tout ce qui peut m'inspirer pour Maléfices) et l'auteur m'est plutôt sympathique (sans doute parce qu'il est rôliste et fait beaucoup pour la promotion de notre hobby commun). D'ailleurs, la récente émission consacrée à Maxime Chattam sur Rôliste TV (elle est disponible ici), ce dernier a confirmé ce qui se ressent à la lecture de ce pavé : il fut inspiré par ce qu'il fit jouer à sa table. 

Le premier tome pourrait se lire seul. Se déroulant dans Paris uniquement, il met aux prises le personnage principal avec un tueur particulièrement abject. Le héros, un écrivain ayant trouvé refuge dans une maison close parisienne, fuit son passé et va se mettre en traque du criminel, tandis que l'Exposition Universelle fait briller la capitale de mille feux. 

Il contient nombre d'éléments de décor qui peuvent inspirer un scénariste de Maléfices. Par contre, le ton très "gore" du roman (qui est plus dans le registre "épouvante") en interdit l'utilisation directe pour ce même jeu. 

Pour le second roman, le héros enquête à nouveau sur de terribles meurtres, ayant lieu cette fois en province, où il a trouvé refuge (du moins dans un premier temps). Là aussi, les descriptions horrifiques n'épargnent guère le lecteur et il faudra filtrer dans tout ça pour en extraire de quoi alimenter des scénarios Maléfices. Par contre, tout comme le premier tome, le livre regorge de personnages particulièrement bien décrits, réutilisables facilement. 

A condition d'apprécier le genre et le style d'écriture de Maxime Chattam, on adhérera (ou pas) à cette plongée très noire dans le début du vingtième siècle. Les amateurs de page-turners horrifiques y trouveront leur bonheur, les autres pourront y picorer de jolis éléments de contexte.


Les Abysses du Temps
Maxime Chattam
Editions Pocket
Prix conseillé : 13 € (neuf)




mardi 28 décembre 2021

Cartaventura

Sous le nom de gamme Cartaventura se cachent plusieurs petits jeux (qui tiennent dans la poche), tous bâtis sur le même principe et évoquant chacun un univers bien particulier, suivant les traces d'un héros parfois méconnu. Notons au passage qu'un petit fascicule résume la biographie du héros en question, fût-il fictif.

Image Philibert

A ce jour, il existe 4 jeux dans cette collection : Lhassa (qui met à l'honneur Alexandra David-Neel), Oklahoma  (en compagnie de Bass Reeves). Vinland (dans les pas d'Erik le Rouge) et Tintagel (devinez qui). J'ai eu l'occasion d'en tester un et le Père Noël m'en a apporté deux autres. Cela me permet d'avoir un bel aperçu de la proposition ludique qu'est Cartaventura

Au niveau des règles, c'est le minimum syndical (et ça me va bien, merci) : on pose sur la table la carte du lieu de départ, ainsi que celles indiquées sur cette dernière. Quand des actions sont possibles, elles sont décrites sur les cartes et leurs conséquences n'ont qu'à être lues. Ensuite, les cartes sont défaussées, sauf celles symbolisant un objet. On n'est pas loin de la mécanique des Livres dont vous êtes le héros, à l'instar d'autres jeux comme Les Brumes ou, dans une version plus complexe (et punitive), The 7th Continent

Peu à peu, se dessine la carte des lieux visitables, et des rencontres et actions possibles en ces lieux. Tout cela est assez joliment illustré et c'est avec plaisir qu'on se glisse dans la peau des héros de ces petites (ou grandes) histoires. 
Image Philibert

Pour chacune des aventures de la gamme, cinq fins possibles sont annoncées, ce qui ajoute de la rejouabilité. Comme la complexité n'est pas très élevée (ce jeu est envisageable dès 10 ans, voire moins), il est probable que vous en ayez terminé assez tôt avec ces aventures. 

Alors, forcément, Cartaventura, malgré son prix modique, n'offre qu'une durée de vie réduite, à moins qu'on cherche à obtenir toutes les fins possibles. 

Si vous êtes adepte du jeu narratif et cherchez un petit jeu coopératif, que les thèmes évoqués vous intéressent, vous devriez y trouver votre compte. Si vous cherchez un jeu plus mécanique, passez votre chemin. 


Cartaventura
Auteurs :Thomas Dupont et Arnaud Ladagnous
Illustrateurs : Jeanne Landart et Guillaume Bernon
Editions Blam !
Prix conseillé : 12 €






jeudi 23 décembre 2021

Bilan rôludique de 2021

Illustration Pixabay

C'est de saison : l'heure des bilans est arrivé. Si je compte bien vous épargner les palmarès (un truc qui m'insupporte), je me prête volontiers à l'exercice du bilan concernant l'activité rôludique. 

Le jeu le plus joué en 2021 fut Maléfices, principalement joué sur table, et aussi en distanciel. En dehors de mes deux tablées habituelles et "parallèles", j'ai eu l'occasion de maîtriser trois fois via Discord sur des sessions "one-shot" : par paresse (relative, je vous rassure), j'ai ainsi maîtrisé deux fois Rendez-vous avec une ombre (de Tristan Lhomme, paru dans le Casus Belli n°42 de.... 1987 !) et la troisième fois, j'ai repris Sur la terre comme aux cieux, déjà joué dans le cadre de ma série et paru dans Architeuthis n°2.

Cette année fut aussi l'occasion de commencer une saga Würm, pour laquelle quatre épisodes ont déjà été joués (les trois ou quatre suivants sont déjà écrits...dans ma tête), là aussi sur table. 

Enfin, j'ai fait jouer Les brumes en trois sessions, en utilisant le scénario reçu lors du foulancement de cette boîte (dont j'ai parlé il y a peu). 

J'ai été joueur uniquement en ligne, sur L'Anneau Unique, via la combinaison Roll20/Discord. Cette solution reste moins satisfaisante que des séances autour d'une table, mais ce doit être parce que je suis un vieux rôliste.  

Malgré le contexte sanitaire, le bilan de jeu in real life est plutôt satisfaisant  (une vingtaine de parties, ce qui est inespéré après des années de disette) et j'espère bien faire aussi bien, sinon mieux, l'an prochain. Le jeu en mode distanciel devrait également continuer, que je sois joueur ou MJ. J'aimerais beaucoup commencer une nouvelle expérience ludique. Qui sait ce que l'avenir réserve (il y a quelques livres qui me font de l'œil, cela dit) ?

Côté publication, ce n'est pas trop mal non plus, puisque j'ai embarqué à bord d'Architeuthis magazine et y ai publié deux scénarios Maléfices horreur fantastique et sombre sorcellerie. Du côté de Trucs Trop Bizarres, après quatre ans (déjà !) d'existence, l'ami Olivier Legrand et moi avons mis en ligne Monster Mania, qui reprend toutes les créatures publiées depuis le livre de base : un joli bestiaire, si vous voulez mon avis (pas forcément impartial). 

Objectif pour l'an prochain : faire encore mieux !

mercredi 22 décembre 2021

20 questions - 20 jeux (épisode 5)

Et voici la dernière partie de mes réponses au questionnaire "20 questions - 20 jeux", qui répondait à "20 jeux - 20 questions". Quelque chose me dit qu'un nouveau questionnaire est dans les tuyaux, cela dit.  

17 - Le JdR auquel vous avez le moins joué

Déjà, il y a énormément de JdR auxquels je n'ai jamais joué : qui peut se targuer d'avoir tout essayé, d'ailleurs ? Je vais donc chercher du côté des jeux auxquels je n'ai joué qu'une fois, voire moins. Werewolf : the Apocalypse me semble une bonne réponse puisque je n'avais fait jouer qu'un rite de passage pour un joueur (et donc même pas une véritable partie). 

18 - Le JdR qui parle de thèmes qui vous importent peu

En général, quand on achète un jeu, c'est qu'on compte a minima le lire et idéalement y jouer ou le faire jouer, et donc qu'il s'aventure sur des terres qui nous évoquent quelque chose. Ceux qui sont dans ma rôludothèque ont eu suffisamment d'intérêt à mes yeux pour y arriver, donc. Je vais plutôt me tourner vers des jeux que j'ai eu entre les mains ou dont j'ai simplement entendu parler pour répondre à cette question. 
J'ai failli, à l'instar de plusieurs de mes petits camarades, évoquer le thèmes des super-héros, parce que ce n'est pas tout à fait ma tasse de thé, mais ça n'aurait pas été tout à fait vrai : si, dans ce registre, je n'ai que Brave New World, traiter les super-héros en JdR m'a titillé plus d'une fois et j'ai toujours une chronique en cours dans mes tiroirs qui n'attend plus que l'intérêt d'un joueur (ou d'une joueuse), puisque c'est un projet avec un héros unique. Je vous rassure, le ton est plus proche de Watchmen ou Joker que du film Marvel lambda (bref, pas de collant fluo, mais plutôt des questionnements sur le concept de héros et la justice). 
Mais je diverge. Revenons à nos moutons ludiques. 
Pour répondre à cette question, je vais prendre le problème à l'envers : les histoires de lutte pour le pouvoir, ça ne m'intéresse pas, dans la vie réelle et les jeux dont c'est le principal moteur ne sont donc pas faits pour moi. Je peux donc citer un jeu comme Nobilis, par exemple, qui, d'après ce que j'en sais, ne me conviendrait pas du tout.
Ca aura été une question dont la réponse aura été compliquée à trouver. 

19 - Le JdR dont vous trouvez le look nul

Je n'ai pas le droit de parler une nouvelle fois de Berlin XVIII, ce serait tirer sur l'ambulance. De même, ce serait facile de juger du look d'un "vieux" JdR avec nos yeux d'aujourd'hui : les moyens d'hier n'avaient rien à voir avec ceux dont n'importe qui peut disposer aujourd'hui, pour peu qu'il ait un ordi. je vais me faire plaisir avec un grand classique : la version française d'Ambre, malgré une couverture de Florence Magnin, a des illustrations dont je ne comprends pas qu'elles furent publiées dans un jeu "pro". 

20 - Le JdR auquel vous pouvez jouer toujours et encore

Pour cette dernière question, le choix est vaste : ils sont nombreux, les JdR auxquels je suis prêt à jouer au pied levé, sans limite de durée ou presque. Comme c'est un jeu qui me manque et que j'aimerais y retourner, je vais citer Pendragon. J'y ai peu joué, mais ce fut chaque fois un réel plaisir. 


Et voilà, ce questionnaire est bouclé. Vivement le prochain ?

lundi 20 décembre 2021

Mot Malin

Découvert lors d'un week-end ludique entre potes, Mot Malin (édité chez Blue Orange) est de ces jeux qu'on explique en deux minutes et qu'on joue en cinq minutes. Il est donc tout à fait adapté aux pauses ludiques du midi que nous organisons au boulot ou pour se faire un petit plaisir quand on n'a peu de temps. 

Illustration Blue Orange

La (petite) boîte, sous un design attrayant, contient un sablier et des tuiles en carton. Parmi ces tuiles, on a celles graduées de A à E et de 1 à 5, celles qui constitueront la pioche (de A1 à E5) et 75 tuiles comportant chacune 4 mots (soit un total de 300 mots dans le jeu...et un nombre de combinaisons que je laisse les plus matheux de mes hypothétiques lecteurs calculer). 

Selon la difficulté choisie, les joueurs préparent le terrain avec des dimensions variables : de 3 cases par 3 cases (de A1 à C3) pour le mode le plus simple (il n'y aura que 9 "cases" dans la "grille") à 5 par 5 (ce qui donne 25 cases à remplir, si vous m'avez suivi). 

Chaque joueur pioche ensuite une carte "coordonnées" et, une fois le top départ donné (c'est-à-dire qu'on a actionné le sablier), va devoir faire deviner la valeur de sa carte en prononçant un mot. Vous aurez compris que le mot doit avoir un point commun avec ceux en abscisse et ordonnée. Toute mauvaise proposition entraîne la mise à la défausse de la carte. 


Image Dés-en-mousse.com

Par exemple, j'ai la carte C4 en main. La ligne C correspond au mot CHIEN, et la colonne 1 à NUIT. Pour la faire deviner, peux simplement dire "Doberman"... et espérer que mes partenaires de jeu n'aillent pas chercher trop loin ce qui me semble évident (un chien noir comme la nuit, en l'occurrence).

Comme dans tous les jeux de ce type (je pense évidemment à CodeNames), certaines associations deviennent vite capillotractées et c'est le gros bémol qu'on mettra sur Mot Malin. Mais ces associations peuvent aussi générer quelques sympathiques rigolades autour de la table. 

Une fois les cinq minutes écoulées, on peut juger de la réussite de la partie en fonction du remplissage de la grille. L'idéal est évidemment d'avoir pu cocher toutes les cases de la grille.

Evidemment, ça rappelle CodeNames, mais en (légèrement) mieux, à mon goût (en grande partie parce que les règles sont mieux fichues, coucou Iello !). Simple à jouer, rapide, Mot Malin vaut le détour et trouvera sa place sur toutes les tables de jeu. 


Mot Malin
Auteur : Grégory Grard
Illustrateur : Simon Douchy
Editions Blue Orange
Prix conseillé : 12 €





dimanche 19 décembre 2021

La grande aventure du jeu de rôle

Il est sorti depuis déjà pas mal de temps et a été chroniqué sur pas mal de sites, mais j'ai envie de donner à mon tour un coup de projecteur supplémentaire sur le livre de Julien Pirou. A moins d'habiter dans une grotte, vous avez probablement entendu parler, et souvent bien, de La grande aventure du jeu de rôle. 

Image Ynnis Editions


Richement illustré, l'ouvrage prétend retracer l'histoire de notre loisir préféré depuis ses origines jusqu'à ses récentes incarnations. Quand on y réfléchit, on ne peut que se réjouir de voir pareil livre sur les étagères des libraires (sans doute pas en vitrine, ne rêvons pas non plus). 

La genèse de notre loisir et, en particulier, les relations entre Gygax et Arneson, sont décrites de façon objective et dépassionnée. Il est amusant de se rendre compte qu'une fois un certain délai écoulé, les statues peuvent facilement être déboulonnées. Sans renier l'apport de Gygax à D&D, La grande aventure du jeu de rôle remet (enfin) à l'honneur Dave Arneson, même si c'est à titre posthume. 

Le panorama des créations et créateurs est large et, s'il s'attarde particulièrement sur la partie étasunienne de la galaxie rôludique, donne aussi quelques petits coups de projecteur sur d'autres contrées. Quelques entretiens avec de grands noms du JdR (de Liz Danforth à Didier Guiserix, en passant par Croc) permettent aussi d'avoir une vue de l'intérieur de la génèse de notre hobby. 

Cela dit, j'ai regretté qu'un certain nombre de jeux, pourtant importants dans le paysage rôludique français, soient carrément aux abonnés absents. J'imagine qu'il a fallu faire des choix, sinon comment expliquer l'absence de Maléfices, Hurlements ou Empire Galactique, alors que des jeux plus confidentiels comme Bernard et Jean, voire Silrin sont cités (même s'il ne s'agit que d'illustrations) ? 

Malgré quelques réserves (mineures), je ne peux que recommander cet ouvrage. Sans être encyclopédique, il m'a appris pas mal de trucs et m'en a rappelé beaucoup d'autres. Ce (beau) livre devrait ravir les rôlistes, débutants ou confirmés (pour ne pas dire vieux). Il est disponible chez tous les bons dealers ou directement, sur le site de l'éditeur. 


La grande histoire du jeu de rôle
Julien Pirou
Ynnis Editions
Prix de vente conseillé : 29,90 € 



vendredi 17 décembre 2021

20 questions - 20 jeux (épisode 4)

Et voici l'avant-dernier wagon de réponses pour ce questionnaire de fin d'année. C'est d'ailleurs le wagon avec les questions qui fâchent, on dirait. 

13 -Le JdR qui vous fait faire la gueule

Faire la gueule au sujet d'un JdR ? S'il faut évoquer un JdR dont la réussite vaut à son créateur (et/ou éditeur) d'être voué aux gémonies, je pourrais une nouvelle fois parler de la dernière édition de Berlin XVIII, que je considère comme un vrai ratage (alors que j'en attendais beaucoup), mais je réserve cette réponse pour une autre question de ce questionnaire. Je me souviens que la lecture de Wraith : The Oblivion m'avait fortement refroidi à sa sortie et que j'avais été déçu au point de ne pas le garder, ne comptant finalement pas m'y attaquer.

14 - Le JdR qui utilise un accessoire pas marrant

Je ne l'ai vu que de loin et n'ai jamais trop connu ce jeu, mais le disque magique de Légendes Celtiques, c'était un accessoire censé aider à la résolution des actions magiques. A mes yeux, ça ressemblait un peu trop à un outil mathématique pour être ludique. 
J'étais à deux doigts de parler de la disquette de MultiMondes, cela dit. 

15 - Le JDR dont vous détestez les cartes / les plans

Hum... alors qu'ils étaient annoncés avec tambours et trompettes, les plans du Secteur XVIII et de la Falkhaus Falkhouse de la quatrième édition de Berlin XVIII m'ont fait mal aux yeux et définitivement fâché avec cette incarnation de ce JdR. Voilà, ça, c'est fait. 

16 - Le JdR dont vous détestez l’auteur(e)

Attention, sujet glissant ! Je vais m'en sortir par une nouvelle pirouette, en essayant d'éviter le dérapage (et promis, j'arrête les métaphores acrobatiques). Je ne supporte pas les adeptes du courant PbtA, et plus précisément ceux qui, au nom de cette façon de jouer, rejettent toutes les autres, y compris celles avec lesquelles ils ont débuté, bien souvent. A mes yeux, c'est une démarche quasi-sectaire et ça déclenche de véritables flamewars sur ce qui est et reste un hobby

A suivre...

jeudi 16 décembre 2021

20 questions - 20 jeux (épisode 3)

Avant l'arrivée d'un nouveau questionnaire (il semble que ce soit de saison), voici la suite de mes réponses à "20 questions - 20 jeux". 

9 - Le JdR que vous préférez à ses dérivés

Quitte à jouer avec le Mythe de Cthulhu, autant utiliser l'original. Pour l'heure, je n'ai pas été convaincu et ne suis guère attiré par les déclinaisons de L'Appel de Cthulhu se déroulant à d'autres époques que les Années Folles. Mais je ne demande qu'à être détrompé, bien sûr. 

10 - Le JdR que vous n’auriez pas aimé écrire

Alors, là, je vais faire une réponse facile : un jeu comme Rolemaster ou même son petit frère MERP/JRTM, ce serait au-dessus de mes forces. Créer les pré-tirés du petit scénario que j'avais fourni pour le recueil du Quarantenaire du JdR, il y a quelques années, m'a bien fait sentir que ce qui était déjà ardu à l'époque était devenu une vraie corvée. 

11 - Le JdR dont vous ne parlez jamais

Il y en a plein, dans cette catégorie, même si je me limite à ceux qui font partie de ma rôludothèque. J'ai cependant envie de nommer Empire Galactique, qui n'a pas bougé depuis pas mal d'années sur son étagère, au point que j'oublie parfois qu'il est là. Et, mes joueurs actuels n'ayant guère d'affinités avec des univers situés dans le futur, il risque d'y rester encore un certain temps. 

12 - Le JdR que vous trouvez surestimé

Je pourrais évoquer pas mal de jeux sur lesquels j'ai eu des expériences décevantes, mais ce serait les juger sur une base tronquée : L'Appel de Cthulhu et même AD&D pourraient être nommés ici. Mais, et je crois l'avoir déjà dit à la faveur d'une question de ce défi (ou du précédent), une proposition ludique séduisante peut émerger de tout JdR (ou presque, n'exagérons pas). Puisqu'il faut en nommer un (et que j'ai déjà utilisé un joker), je pourrais choisir Dead Rift qui m'avait séduit avec son pitch (du Mad Max avec des zombies, grosso merdo) mais qui, à la réalisation, m'avait bien déçu. Cela dit, c'est plus un choix par dépit, je l'avoue...

A suivre...


lundi 13 décembre 2021

20 questions - 20 jeux (épisode 2)

Voici la suite du questionnaire 20 questions-20 jeux : ce qui me semblait un inventaire plutôt ludique s'avère (en plus) assez révélateur, finalement, même si certaines questions vont s'avérer délicates. 

5 - Le JdR de vos vieux jours

J'ai vraiment l'impression que Maléfices me poursuit, ces derniers temps, puisque c'est celui que je fais le plus jouer, et que les chroniques campagnes séries que je maîtrise avec ce jeu devraient durer encore un certain temps. Pour autant, cela signifie-t-il qu'il m'accompagnera à l'EHPAD ? Toujours en mouvement est l'avenir, disait l'autre. 

6 -Le JdR qui vous fait rigoler

J'avoue, je m'étais franchement marré en lisant Raoul, le jeu de rôle qui sent sous les bras. Mais je n'ai jamais envisagé d'y jouer. D'ailleurs, je ne pense pas avoir envisagé de me lancer dans un jeu humoristique : je ne suis pas sûr que je saurais m'en sortir. 

7 - Le JdR qui vous a fait détester un genre

Voilà une question qui m'aura fait me gratter la tête. Je ne pense pas détester un genre (en prenant ce terme au sens le plus large qui soit) et les expériences malheureuses sur certains jeux ne m'ont pas encore fait claquer la porte d'une thématique. Et même sur des thèmes qui a priori ne seraient pas ma tasse de thé, je n'attends qu'à être démenti et séduit par une belle proposition ludique. Donc, pour cette question, j'utilise mon joker

8 - Le JdR que vous avez fini par détester

Je crois ne pourrais plus jouer à Vampire : The Masquerade, je crois. J'en ai déjà parlé dans le questionnaire précédent et ce ressenti vient surtout du fait que mes goûts se soient précisés avec l'âge : je ne pense pas que ces jeux de pouvoir où les personnages-joueurs doivent surtout se battre les uns contre les autres. N'étant guère compétiteur de nature, c'est assez logique, finalement, que cela se reflète dans mes affinités rôludiques. 

A suivre...




samedi 11 décembre 2021

20 questions - 20 jeux (épisode 1)

Suite au défi questionnaire 20 jeux - 20 questions, le camarade Imaginos a eu l'idée de proposer à son tour une série de questions rôludiques. Ces questions sont plus ou moins à l'opposé de ce qu'étaient les questions du défi originel (ça va, tout le monde suit ?), ce qui peut s'avérer rigolo et/ou compliqué. Je me lance à mon tour et vais répondre (en regroupant mes réponses, encore une fois). 
C'est parti !

1 - Le premier JdR auquel vous avez joué 

C'est MEGA, j'en suis à peu près certain. Non content d'être le premier que je me sois acheté et le premier que j'ai fait jouer, le hors-série de Jeux & Stratégies a sans doute été le premier pour lequel j'ai été joueur. 

2- Le JdR avec votre règle de jeu détestée

Cette question est plus complexe qu'il ne paraît. Avec le temps, je sabre de plus en plus dans les règles et ai tendance à épurer grandement quand ça ralentit la narration. Plus ça va, plus j'y vais "au doigt mouillé", et si un JdR présente un cadre intéressant malgré des règles bancales, ça ne m'empêchera pas d'y jouer. Mais s'il faut en nommer un, je pense à Deadlands, qui m'avait laissé sur le bord de la route, à l'époque, en mixant trop de mécanismes pour être efficace. J'aurais aussi pu nommer  d'autres jeux d'une époque révolue (où chaque situation impliquait une règle différente), mais les essais non concluants de Deadlands me sont restés sur le cœur, je crois. 

3 -Le JdR qu’on vous a le plus offert

Je détourne très légèrement la question, parce que je ne vois pas de JdR qu'on m'ait offert plus d'une fois (on ne m'en a déjà pas beaucoup offert en un seul exemplaire) : celui pour lequel on m'a offert le plus de suppléments est Berlin XVIII. Mes très chers joueurs m'avaient, à l'époque où je faisais jouer avec la troisième édition de ce jeu, offert l'écran et Berlin Confidential, si j'ai bonne mémoire (autant dire toute la gamme), ou comment lier l'utile à l'agréable ! 

 4 - Le JdR dont le contexte ne vous reste pas en tête

Il y a quelques années, alors que je reprenais l'activité rôludique, il m'est arrivé de participer à des foulancements pour des projets de JdR qui paraissaient séduisants. Ce fut le cas pour Numenera, le (gros) jeu de Monte Cook. Une fois reçu, j'avoue m'être retrouvé désemparé et empli de questions : c'est quoi, l'univers, finalement ? Comment je m'en sers ? Ne sortez pas les fourches tout de suite : je noircis le trait et j'ai bien compris qu'il s'agit d'un "vrai-faux" med-fan, où la technologie très avancée d'autrefois sert de prétexte à la magie (ou alors, j'ai rien compris), mais je n'arrive pas à expliquer clairement l'univers à des joueurs potentiels et surtout son intérêt. En général, je fais appel à la mémoire des rares qui ont vu Cloud Atlas et se rappellent du segment le plus "sauvage" de ce film. C'est dire si je ne suis pas sorti des ronces. 
N'empêche, il faudra, un jour, se pencher sur ce qui nous pousse à financer des trucs que, finalement, on n'utilise pas, alors que sur le coup, il nous le fallait absolument. 

A suivre...

vendredi 10 décembre 2021

Les Brumes

Je ne suis que de loin les ouvrages publiés par Guillaume Tavernier, sous son label De Architecturart. J'ai cru comprendre que cet auteur avait développé un monde médiéval fantastique (Austerion), qu'il développait dans ses ouvrages, d'une remarquable qualité graphique. Son talent n'étant plus à prouver, quand a été proposé le jeu solo Les Brumes, j'ai participé au foulancement, parce que c'était joli et que j'étais faible. A l'époque, je cherchais aussi une proposition de jeu en solitaire (préférant de loin pratiquer The 7th Continent avec un de mes potes que tout seul). 

Image gameontabletop

Ayant fait l'objet d'un foulancement sur Gameontabletop, et arrivée avec un retard de 6 mois sur le planning annoncé (en partie à cause de l'incident dans le canal de Suez), la (belle) boîte comportait donc le méga-donjon solo promis, avec ses (très) belles cartes et fiches d'objets (et de PNJ), mais aussi quelques bonus stretch goals débloqués lors du foulancement : des marque-pages (note aux éditeurs : trouvez autre chose que les marque-pages quand vous cherchez des idées de bonus, j'en ai un stock impressionnant, surtout depuis l'artbook de Florence Magnin), quelques illustrations supplémentaires et surtout, la transposition du donjon solo en scénario "classique" pour JdR. Au passage, le dit donjon a aussi gagné quelques salles suite au franchissement de paliers de financement. 

Le gros morceau de ce jeu est évidemment le (pas tant que ça) méga-donjon à explorer en solo, à la façon des livres dont vous êtes le héros, mais enrichi d'illustrations (au format A4) des lieux découverts. Sans divulgâcher l'aventure, on y incarne un jeune moine-guerrier dans un monde où un mystérieux brouillard influe sur l'équilibre de la région. En s'enfonçant dans un réseau souterrain, le héros va essayer de comprendre pourquoi les Mages ont disparu. 

Ce qui saute aux yeux, en ouvrant la boîte (solide) des Brumes, c'est la beauté des illustrations, qui permettent de composer, peu  à peu, le donjon exploré par le jeune héros. Du côté de l'intrigue, on est dans du classique qui fait le job, comme on dit. Il m'a fallu quelques séances pour arriver au chapitre final du donjon, et plusieurs échecs (notamment dans les premiers chapitres, après je suis devenu prudent). On peut considérer que le temps de jeu est correct par rapport à l'investissement, d'autant plus qu'on peut rejouer le scénario, en espérant une autre fin. Le système de jeu est minimaliste mais suffisant. 

Image gameontabletop



Ce jeu a un côté legacy, qui peut déplaire à certains (j'avoue ne pas adhérer) : un fois fini, il risque d'être refilé à un pote ou de prendre la poussière sur son étagère. Comme il est moins punitif que d'autres jeux louchant vers les livres dont vous êtes le héros (je songe à The 7th Continent, assez bien placé dans la catégorie die and retry), vous risquez d'en avoir fini avec lui assez rapidement : il n'est pas si grand que cela, ce ""méga-donjon". 

Cerise sur le gâteau : le donjon (c'en est un) exploré en solo peut l'être dans le cadre de sessions de JdR, et la (petite) motorisation proposée dans le livret  permet de se satisfaire de la boîte pour cela. Notons que les caractéristiques pour DD5 sont fournies. A titre personnel, l'été dernier, j'ai maîtrisé Les Brumes, en trois sessions, plutôt plaisantes (avec le mini-système de règles proposé dans la boîte).. Là aussi, le bilan fut plutôt positif, mais n'a rien d'inoubliable. 

Si la version "boîte" des Brumes n'est plus disponible (le foulancement étant terminé), il reste possible d'acquérir le livret de jeu en solo sur le site de De Architecturart. 

Les Brumes
Guillaume Tavernier
De Architecturart
Prix conseillé : 29 € (hors frais de port)


mercredi 8 décembre 2021

La Saga des Ailes Noires (épisode 4)

Malgré les emplois du temps et (surtout) le contexte sanitaire, j'ai commencé en 2021 une saga Würm, avec deux joueurs.  L'idée derrière cette saga, en plus de la forte envie de jouer à ce jeu, financé dans sa deuxième édition, était d'en suivre les héros, à partir de leur entrée dans l'âge adulte jusqu'à... eh bien, nous verrons jusqu'où ils vont (je ne voudrais pas porter malheur à cette saga et lui faire rejoindre les rangs trop fournis des campagnes et autres chroniques jamais abouties). 

Nous avons (enfin) pu jouer le quatrième épisode de cette saga samedi dernier et vous en livre le récit ici. celles et ceux intéressé(e)s par le scénario le trouveront parmi les propositions du 49ème concours de scénarios de la Cour d'Obéron (à cet emplacement, dès que j'en aurai terminé la rédaction au propre).

Il est à noter qu'initialement, ce scénario n'était pas prévu dans la saga. Nos héros devaient, après un troisième volet éprouvant pour eux, retrouver les différentes tribus du Clan du Corbeau pour l'assemblée qui a lieu à chaque Saison du Renouveau. Ayant été inspiré par le thème proposé (ce n'est pas toujours le cas), j'ai jugé bon d'intercaler cet épisode dans la saga (ça m'a donné, en plus, l'occasion de le tester et de resserrer quelques boulons). 

Ce récit, ainsi que les précédents (et quelques éléments de background) se trouve ici.

Bonne lecture !


dimanche 5 décembre 2021

Paris Atlas 1900

Quand on joue dans un cadre urbain réaliste (ou presque), on peut être tenté d'acquérir et d'utiliser un guide de la ville en question, figurant souvent dans la gamme du jeu en question. Ainsi, une tablée de Cthulhu arpentant les rues du Caire ou des Caïnites de Chicago seront ravis de voir que l'éditeur de leur jeu de prédilection a pensé à eux (et à leur portefeuille). Ces guides, s'ils sont souvent très réussis, se concentrent souvent (et c'est logique) sur l'angle correspondant au jeu (la présence vampirique pour Chicago by night, par exemple). Mais quid de la vraie ville ?

Pourquoi ne pas utiliser les guides touristiques existants pour décrire de façon réaliste ces villes ? Et si, en plus, ces guides sont contemporains de l'époque du jeu, ce n'est que du bonheur, non ? En flânant chez les bouquinistes ou (plus probablement) après quelques recherches sur des sites de revente de livres d'occasion, il est possible de mettre la main sur ces vieux guides (ou sur une de leurs ré-éditions)

Image goodwordsbooks.com

Après cette laborieuse introduction, j'entre dans le vif du sujet : ma recommandation du jour. Je suis tombé par je ne sais plus quel hasard (sans doute une discussion liée à Maléfices sur quelque groupe en ligne) sur un très chouette Atlas de Paris, qui fut édité en 1900, et rédigé par Fernand Bournon (archiviste et spécialiste de l'histoire parisienne). Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ce guide de la capitale a montré plus d'une fois son efficacité, tant lors de la conception des scénarios que pendant les parties. 

Image Wikipédia

Si vous faites jouer dans le cadre de la Belle Epoque, à Paris, ce livre est tout simplement incontournable. Qu'il soit mis à disposition des joueurs lors de la partie ou utilisé par le MJ avant celle-ci, c'est un guide de ville avant l'heure. Découpé en chapitres (chacun correspondant à un arrondissement), l'ouvrage est richement illustré et doté de plans détaillés : fini les longues recherches de noms de rue (d'autant plus que certaines ont changé de nom depuis).  

Image Wikipédia

Ré-édité en 1991 (et préfacé à l'époque par Chirac, vous pourrez arracher cette page si vous voulez), cet atlas est assez facilement trouvable en occasion à un prix modique (par exemple, ici). Celles et ceux qui ne sont pas rebuté(e)s par la lecture à l'écran peuvent se réfugier dans sa version en ligne, disponible ici)


Paris Atlas 1900
Fernand Bournon
Editions Larousse

jeudi 2 décembre 2021

20 jeux - 20 questions (épisode 5)

Et voilà la fin de mes réponses au questionnaire 20 jeux - 20 questions.
Mission accomplie !

17 - Celui auquel vous avez le plus joué

Je pourrais répondre Maléfices (que j’ai beaucoup pratiqué et pratique encore, d'ailleurs, sur table et un peu en distanciel), ou Berlin XVIII (longuement joué sur table et très longtemps sur forum). Mais, en creusant plus profondément, j’ai beaucoup (et quand je dis beaucoup, c’était vraiment beaucoup, j’ai du en écœurer ma fratrie, je pense) fait jouer, étant ado, un jeu med-fan que j’avais écrit à l’époque : Voyages. Il faudra, un jour, que j’exhume tout ça (et je ne suis pas sûr de pouvoir assumer ce morceau de ma jeunesse), mais ça doit avoir méchamment vieilli. 

18 - Celui qui parle de thèmes qui comptent pour vous

Deuxième déclinaison du Monde des Ténèbres, Loup-Garou : l’Apocalypse portait haut une cause noble. Bien avant que la protection de l'environnement ne devienne mainstream, White Wolf mettait en avant ce thème. Si je me rappelle bien, l'éditeur annonçait même qu'il reversait une partie des bénéfices de la gamme Werewolf à des organisations œuvrant pour la protection de la nature. Alors, forcément, pareil thème me parle. 

19 - Celui dont vous trouvez le look génial

Je ne sais pas ce qu’il donne en jeu (enfin, j'ai ma petite idée quand même), mais Tales from the Loop est un des plus beaux jeux que je connaisse. Mais pour lui, la donne est un peu faussée, puisqu'il est inspiré de très belles illustrations de Simon Stålenhag, alors que d'habitude, c'est plutôt l'inverse. 

20 - Celui auquel vous ne pouvez plus jouer

A brûle-pourpoint, je dirais JRTM/MERP, que j’ai pratiqué “par défaut” pour jouer dans le cadre de la Terre du Milieu et qui, depuis, a été dépassé par d’autres propositions rôludiques, tant amatrices (Tiers Age ou La Terre des Héros) que professionnelles (L’Anneau unique, pour ne citer que lui). Mais j’aurais pu aussi évoquer Vampire : la Mascarade et une ribambelle de jeux qu’on pratiquait à cette époque. 

Voilà, c'est la fin de ce questionnaire, auquel je vous invite à répondre à votre tour. 

mercredi 1 décembre 2021

Okanagan

Okanagan est le nom d'une région de Colombie britannique (au Canada) mais c'est aussi celui d'un jeu, édité chez Matagot et qui n'a pas connu un grand succès lors de sa sortie (en 2017). Il faut dire qu'il devient difficile de sortir du lot, quand on connaît la cadence à laquelle le marché ludique actuel propose de nouveaux produits. 

Illustration Ludovox

Prévu pour 2 à 4 joueurs, à partir de 10 ans (comprenez par là qu'on n'est plus tout à fait dans la catégorie "jeu familial", mais pas encore dans la catégorie "expert") et des parties de 45 minutes, Okanagan est un jeu de pose de tuiles et de réalisation d'objectifs. Chacun leur tour, les joueurs vont poser des tuiles composant le paysage et y construire des bâtiments permettant d'avoir de l'influence sur les terrains ainsi créés. Quand un territoire (forêt, lac, prairie, etc.) est entièrement délimité, les ressources qu'il contient sont partagées selon l'influence qu'y ont les joueurs. A la fin de la partie, les objectifs choisis par les joueurs permettent de marquer des points par lots de ces ressources. 


Ca rappelle évidemment des grands classiques de la pose de tuiles comme Carcassonne ou La guerre des moutons, mais il y a quelques chouettes idées dans Okanagan. Notons par exemple son découpage en deux manches, qui autorise les joueurs à revoir leurs objectifs à mi-parcours : une première manche calamiteuse n'augure pas forcément d'une défaite, au final. Le système d'échange entre les ressources, selon la couleur ou la forme des jetons est également un enrichissement notable. 

Le seul bémol que je lui trouve, au final, est purement esthétique, notamment sur la couleur des jetons de ressources récompenses (terme officiel de la règle du jeu) et la taille des tuiles, qui rend peu visibles les informations qu'elles contiennent (ou alors, ma vue baisse bigrement).

Illustration Ludovox

S'il fonctionne de façon optimale à quatre ou trois joueurs, il n'est pas trop bancal dans une configuration à deux. Tout le monde ne peut pas en dire autant. Evidemment, c'est à trois ou quatre qu'il est le plus intéressant, puisque la concurrence entre les joueurs  devient féroce. Ce jeu faisait partie de ceux récemment bradés chez Philibert (mais je crains qu'il soit, depuis en rupture de stock chez ce vendeur). 

Okanagan
Auteur : Emanuele Ornella
Illustrations : Pierô
Matagot éditions
Prix conseillé : 27,90 €