Alors que débutait 1988, Chroniques d'Outre-Monde publiait son dixième numéro, avec son ton inimitable et sa posture parfois agaçante (mais finalement très attachante). C'est un numéro consacré à l'Ouest Sauvage, doté d'une couverture qui n'a rien à voir avec cette thématique, auquel nous eûmes droit, à l'époque.
L'éditorial annonce, au passage, la parution prochaine de Trauma, le jeu de rôle qui occupe une part non négligeable de la pagination, qui sera donc édité indépendamment. On en reparlera plus tard...
Au chapitre des nouveautés, les raretés voisinent avec les poids lourds, puisqu'arrive alors Star Wars RPG (qui sera rapidement traduit par Jeux Descartes), mais que sont aussi évoqués Quartz, un JdR sur l'exploration temporelle avec une table unique de résolution ou Sombre Cauchemar, un micro jeu de rôle d'horreur. C'est aussi à cette époque que sortent, par exemple, le Bestiaire de Maléfices (fort apprécié), Cthulhu by Gaslight ou Le rejeton d'Azatoth.
C'est aussi du côté des jeux de plateau qu'on voit apparaître quelques futurs classiques, avec notamment la première édition de Guillotine ou de The Fury of Dracula, ainsi que deux futurs poids (très) lourds : Warhammer 40K(en VO) et Warhammer Battle (chez Agmat, en français)
Les chroniques culturelles (pardon, kûltûrelles) remplissent les Orqueries de Fang (c'est le nom de la rubrique) et traitent de BD comme de BO (en célébrant notamment Jimmy Goldsmith) ou de romans (et là, on a du King et du Barker, tout de même).Les jeux informatiques (sic !) ont droit à une page complète et évoquent quantité de titres dont L'Arche du Capitaine Blood, qui en fit rêver pas mal (dont moi, j'avoue) à l'époque.
La chronique d'un jeu se penche sur les deux volumes de l'Encyclopédie Galactique, qui ne verse pas forcément dans l'hagiographie et pointe les quelques défauts du jeu, quitte à se reprendre un droit de réponse de son auteur. Notons cependant que la ré-édition du jeu de base au Livre de Poche, introduisait la rubrique "vu et entendu" de ce numéro.
On passe ensuite au premier scénario de ce numéro, destiné à Stormbringer. N'ayant jamais été trop fan de ce jeu (ni de Moorcock, en général), j'avoue avoir passé ces quelques pages. Leur succède une page consacré à un personnage utilisable pour l'Appel de Cthulhu et exerçant la profession de médecin légiste, puis le pavé annoncé en couverture arrive enfin (le découpage de C.O.M. m'a toujours laissé pantois)
Composé d'une vingtaine de pages (c'est finalement un petit pavé), il est composé de trois parties. Tout d'abord, onze pages décrivent l'Ouest américain, avant l'arrivée des colons, en s'attardant sur les cultures natives, puis pendant la conquête de l'ouest et la vie quotidienne de tout ce petit monde.
Une aide de jeu permet d'adapter Trauma pour cette période, avec force descriptions et caractéristiques d'armes de l'époque, ainsi qu'une petite bibliographie et filmographie.
Vient ensuite un scénario dans le cadre du western, "Lily Blues", où se mêlent faits et personnages historiques et propositions ludiques. C'est signé Pierre Zaplotny et ce peut être joué avec Trauma ou Boot Hill, en utilisant comme décor la bataille de Little Big Horn. Notons au passage que l'auteur du scénario faisait partie de l'équipe aux commandes de l'Encyclopédie Galactique, chroniquée quelques pages plus tôt.
On referme le pavé pour passer à un article parlant du jeu de guerre avec figurines suivi logiquement d'un scénario pour Warhammer Battle, centré sur le lieu de détention d'un balrog nommé Ozzy Osbourne. Etonnant, non ?
Il est suivi par "La mouise", un scénario pour AD&D, puis par "Opération Dracula", conçu pour James Bond 007 et converti pour... Trauma, bien sûr ! Notons au passage qu'il se déroule en Haïti qui, à l'époque, n'était pas vraiment une destination de rêve (pas sûr que ce soit mieux aujourd'hui, d'ailleurs).
On bascule ensuite sans transition vers la rubrique "Pièces détachées", qui s'ouvre avec les caractéristiques du Predator pour Judge Dredd, Empire Galactique et AD&D. Vien ensuite la description du Neutrino, un vaisseau spatial d'exploration, dont l'illustration n'est que partielle, hélas. La chose fait environ 3000 mètres de long, me direz-vous...
La rubrique "Chroniquez vous" vient ensuite clôturer le numéro, avec les Bafouilles des lecteurs, les annonces des clubs et les petites annonces. Ce numéro se referme avec deux publicités annonçant l'arrivée prochaine de deux futurs classiques en VF : Star Wars et RuneQuest.
Toujours génial, ces articles sur des revues lues et relues ! Ça rappelle des souvenirs que même pas je m'en souvenais !
RépondreSupprimerBien avant Deadlands, on avait joué Western grâce à ce numéro de COM : on utilisait les règles de Trauma, disponibles en VF. Même ma petite sœur, que j'avais traîné dans le jdr, s'était prise de passion pour cet univers et elle avait maîtrisé une partie ou 2 (avec un autre système mais quand même). C'est bien plus tard que j'ai réalisé que ce genre était génial pour moi. À la fois barbarie et civilisation, questions raciales et économiques, place de la femme etc, on a de quoi jouer ! Que du bonheur.
Bizarrement, les plus jeunes ne s'y intéressaient guère. Question de génération ? C'est l'effet "Dernière séance" d'après moi : nourri de westerns grâce à M'sieur Eddy sur FR3, j'ai les références quand d'autres ne peuvent pas les avoir...
Je devrais les relire tous mais il me faudrait d'abord les retrouver. Tant pis.
Merci encore !!
Merci pour ton appréciation sur cet article :)
SupprimerC'est vrai que le genre "western" mériterait un meilleur traitement que l'espèce de mépris auquel il a droit maintenant.
Et je valide complètement l'effet "Dernière séance" : cela fut pour beaucoup dans ma culture ciné.
Merci pour ton passage !
@Anonyme, le pavé du présent numéro, son complément dans le numéro suivant, et le scénario Lily blues, sont disponibles légalement sur Rêves d'Ailleurs : https://reves-d-ailleurs.eu/viewforum.php?f=89
Supprimer(évidemment, faut être inscrit pour y accéder)
Cette histoire de western en JdR me rappelle qu'il y a un certain scénario primé il y a quelques années (et traduit en anglais ensuite) qu'on devait mettre en ligne quelque part (par exemple, sur la Cour d'Obéron) pour que tout le monde puisse en bénéficier dans la langue d'Eddy Mitchell, Dominique Granger et Pierre Zaplotny... ;-)
SupprimerC'est vrai, il faudrait que je relance la taulière de la Cour à ce sujet (même si la dite Cour a bien moins d'audience qu'à la grande époque).
SupprimerEn tout cas, ce scénario est logé ici également : https://chezfaenyx.blogspot.com/2023/05/deux-pour-le-prix-dun.html
Bon sang, je l'avais complètement oublié ! :-\
Supprimer