mardi 12 novembre 2024

Archéorôludisme : Casus Belli n°26

J'ai récemment dit tout le bien que je pensais des recensions de vieux numéros de Casus Belli (première génération) faites sur la toile, dans cet article. En constatant que quelques vieux numéros avaient échappé à cette opération de salut public, je mes suis également fait la réflexion que ces opus étaient pile-poil dans la période où j'ai découvert le jeu de rôle (et donc Casus Belli). Je prends donc l'initiative de jeter un coup d'œil dans le rétroviseur et d'évoquer un temps que les moins de vingt trente ans ne peuvent pas connaître. 

Illustration personnelle

Le numéro 26 de Casus Belli, épais d'une petite quarantaine de pages, est paru en juin 1985. En jetant un œil à l'ours, on se rend compte que quelques-uns des piliers du journal en composent l'équipe (réduite) et que certains noms ne sont pas encore apparus. Ce sera pour peu après. 

Le sommaire est également révélateur de l'époque : le wargame tient encore une place importante dans le magazine et on parle de modules, plutôt que de scénarios pour la partie jeu de rôle. Face à ce sommaire, une pleine page de publicité de l'éditeur Rexton nous présente Cry Havoc et Siège, annoncé comme le mariage du wargame et du jeu de rôles. Toute une époque, donc...

Les Nouvelles du Front sont déjà là et font une part belle aux manifestations passées et à venir, ainsi qu'aux réponses au sondage initié dans le numéro précédent. Viennent ensuite les nouveautés en matière de jeu de rôle, qui évoque notamment la Boîte de Base, c'est-à-dire la traduction française (ratée) du D&D Basic, l'arrivée de Flashing Blades (qui deviendra Les Trois Mousquetaires quelque temps plus tard), l'arrivée de l'écran pour Paranoïa et les traductions de modules Cthulhu chez Jeux Descartes. Notons aussi que  l'auteur évoque, pour MERP (le futur JRTM en français), la sortie de l'écran du DM, preuve de l'omniprésence de Donj', à l'époque. Nombre de wargames et quelques jeux de plateau à venir sont ensuite évoqués. Une place est faite aux clubs (j'en parlerai davantage dans un prochain billet), puis les Têtes d'Affiche mettent un coup de projecteur sur quelques nouveautés. Un certain Pierre Rosenthal nous parle (pas forcément en bien) de Twilight 2000, entre deux retours de wargames et de jeu de plateau (Baston). Après la page Inspirations, qui donne quelques conseils de lecture, on attaque les articles de fond. 

Le premier évoque Battle for the Ardennes, un wargame édité par TSR, et fournit des règles optionnelles. Je passe sur cet article, n'étant pas client de wargames. L'article suivant traite de l'Infanterie de 39-60 et semble assez généraliste, mais là aussi, j'ai fait l'impasse. On continue dans la même tonalité avec Narvik, un wargame de la série Europa chez GDW, puis un module Squad Leader et ce qui ressemble à un compte-rendu de partie d'Amirauté, avant un article sur le jeu d'histoire avec figurines, et plus précisément le Premier Empire, comprenant moult tables. Si (comme moi), vous n'êtes pas très friand de wargames, cela fait pas mal de pages qui ne servent à rien, à part se rendre compte de ce que pouvait être le paysage ludique de l'époque. 

Les deux pages suivantes sont signées Duccio Vitale et ouvrent une nouvelle (et éphémère) rubrique, nommée Tutti Frutti. A remettre dans son contexte, cet article évoque le jeu de simulation, en général et pourrait être utile à de parfaits béotiens. Vient ensuite la rubrique Ludotique, qui évoque de jeux sur Amstrad ou Apple (ça devait être Apple II, à l'époque), à des prix prohibitifs à l'époque. 

Illustration personnelle
L'Enfer du décor (j'ai toujours adoré ce titre) nous propose une BD en deux pages, pas exceptionnelle, mais qui nous rappelle que nombre de dessinateurs sont passés par Casus Belli avant d'aller jouer dans la cour des grands. 


Vient enfin la partie jeu de rôle du magazine, avec la rubrique Devine qui vient dîner, qui nous propose un monstre peureux mais pouvant devenir un vrai protecteur, sans comprendre la langue de son maître, suivi par une page libre, amusante mais futile. Juste après,  La Gazette Galactique, consacrée à MEGA, propose 3 pages sur les armes à feu et à rayons, avant un retour sur Toon par une joueuse (à l'époque, c'était chose rare). C'est également une rédactrice qui nous parle ensuite d'Empire Galactique, dont le supplément Aux Frontières de l'Empire fait l'objet d'un encadré par D. Vitale. 

La double page de publicité suivante présente l'arbre généalogique TSR et mérite sa place au patrimoine rôludique. Cette initiative de Transecom (l'éditeur de la VF de l'époque) en dit long sur l'historique du plus vieux des jeux de rôle, non ?


Illustration personnelle

On a ensuite droit à un scénario "interactif" (une fiction à choix multiples), puis à deux scénarios : Le château de la Réalité Multiple (pour AD&D) et Super-Héros S.A., qui ambitionne de pouvoir être joué avec Vilains & Vigilantes, Champions, Superworld et Marvel Super-Heroes (soit, à l'époque, l'intégralité des jeux de super-héros, j'imagine). Evidemment, les caractéristiques des PNJ prennent pas mal de place, dans ces conditions. 

Le numéro se termine avec les petites annonces et une page de publicité pour des figurines pour l'Appel de Cthulhu chez Jeux Descartes. 

Ce n'est pas ce numéro qui me fit découvrir Casus Belli, mais ce numéro 26 est représentatif de son époque : ça bouillonne, ça crée, ça vit. La passion est là, et elle est communicative. 

A bientôt pour une autre plongée dans le millénaire passé !

samedi 9 novembre 2024

Le Casus d'avant

Honte sur moi, je néglige les colonnes de ce blog, en ce moment. Voici un article qui, je l'espère, intéressera les quelques lecteurs de ces colonnes et qui prend une couleur particulière, étant donné le récent arrêt de Casus Belli.
J'ai évoqué il y a peu la mise en ligne des premiers numéros du mémorable fanzine Tinkle Bavard. Pour les nostalgiques de cette époque du JdR, nombre de ressources permettent de jeter un œil dans le rétroviseur. Ainsi, sur le forum CasusNo, sont régulièrement épluchés les anciens numéros de Casus Belli (dans sa première incarnation). Tout en replaçant le contexte de l'époque, l'auteur des posts (sous le pseudo Vociferator) détaille le contenu de ces numéros d'un autre siècle. 

Vous trouverez ainsi une rétrospective des numéros suivants : 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53 et 54 (à ce jour)


Remontant encore plus loin dans l'histoire de Casus Belli, Anniceris fait de même, de façon souvent plus détaillée et en apportant des détails parfois oubliés. Les numéros épluchés (bonjour la nostalgie !) sont les suivants : 123456789101112131415161718192021222324 et 25

Vous, je ne sais pas, mais je considère ces articles comme d'utilité publique !