samedi 23 novembre 2024

Archéorôludisme : Casus Belli n°28

Continuons le voyage dans le temps : c'est aujourd'hui le numéro 28 de Casus Belli (première génération) qui a droit à son coup de projecteur. Prêts à retourner en octobre 1985 ?




Longtemps, j'ai considéré cette couverture comme une des plus vilaines produites par ce magazine. Cela ne reflète que mon appréciation personnelle, cela dit. Passons rapidement sur les pages de publicité (dont une pour l'Œuf Cube, qui donne un aperçu de l'offre rôludique de l'époque) avant d'enchaîner sur les Nouvelles du Front. Entre les conventions passées ou à venir et les sorties de jeux, elles occupaient une dizaine de pages. C'est dire si on assistait à un bouillonnement. 
Que retenir de ces nouvelles de l'époque ? Plusieurs futurs poids lourds du JdR français (Rêve de Dragon et Maléfices, pour ne citer qu'eux) ou étrangers (Flashing Blades, Toon, par exemple) sortent à ce moment, tandis qu'est annoncée la traduction prochaine de l'Œil Noir. Sacrée cuvée, non ?

Et ce n'est pas fini, parce sont aussi évoqués le dernier supplément AD&D, un certain Unearthed Arcana, qu'André Foussat considère comme destiné aux Gros Bills (le terme est déjà dans le langage courant) ou le premier Conan RPG, édité chez TSR. Notons aussi une belle rubrique Inspirations. Y sont notamment évoqués quelques romans devenus des classiques de la fantasy : Terremer et Le Jardin de Suldrun. 
Les wargamers ont ensuite droit à un long article sur Western Desert, nouveau volet de la série Europa chez GDW, ainsi que Near East, chez le même éditeur. Puis vient un scénario Squad Leader (alors qu'Advanced Squad Leader était annoncé dans les Nouvelles du Front), puis un article sur Alésia, un wargame d'Avalon Hill traduit en français chez Jeux Descartes (la maison-mère de Casus Belli) et Narvik, un scénario pour Amirauté, suivi par une aide de jeu pour Empire. 

Illustration escalajeux.fr

Autre catégorie de jeu : Super Gang est décrit et critiqué (en bien, voire très bien) par Pierre Cléquin dans l'article qui suit. Ce jeu aura fait ses preuves dans pas mal de tournoi et, à l'époque, était édité par l'ADJS, soit l'Association pour le Développement du Jeu de Société (avant de se faire éditer par Ludodélire).
La rubrique Ludotique évoque des jeux variés portés sur des ordinateurs aujourd'hui oubliés : qui se souvient du Dr Genius, sur Oric ?). Là aussi, c'est l'occasion de croquer la madeleine. 

Une petite BD de deux pages permet de marquer une pause avant d'attaquer la partie JdR du magazine et Devine qui vient dîner ce soir (et autres curiosités incroyables) et ses monstres souvent amusants, parfois oubliables. Un article de Pierre Rosenthal consacré à la musique des Orcs (très basée sur les percussions) précède une aide de jeu destinée à la justice. Là aussi, c'est anecdotique, mais plaisant. 

L'épreuve du feu devient à l'époque la rubrique où sont testées les nouveautés ludiques et, sur ce numéro, ce sont deux poids lourds rôludiques qui la subissent : Maléfices et Paranoïa, dans leur toute première édition. Pour le premier, l'article est sur le ton d'un récit, suivi par une interview des deux auteurs. Notons qu'à l'époque, on apprend que des suppléments sur d'autres pays que la France sont prévus... mais ne verront jamais le jour. 
La présentation de Paranoïa (chez West End Games) est plus factuelle et technique, mais très positive aussi. 

Côté scénarios, nous sommes gâtés par la proposition de ce numéro. Il y en a pour MERP (avec Les Epées d'Arthedain), pour Chill (La Malédiction de la maison Ashdale, une histoire de maison hantée, par Martin Latallo) et aussi une étrange expérimentation avec Du soufflé au faux mage, qui était proposé pour MEGA et AD&D.

Le scénario MERP (à l'époque, il n'avait pas encore été traduit en JRTM) Les épées d'Arthedain ne m'avait pas trop séduit à l'époque : il y est en effet question d'un étrange métal tombé du ciel et particulièrement maléfique, de Moria et de Fornost. C'est plutôt amusant, finalement : la série Les Anneaux de Pouvoir (vous savez, la fan fiction la plus chère du monde) se permet bien plus aujourd'hui, en matière d'écarts au canon. 

Ce numéro se conclut sur une publicité pour Rêve de Dragon, alors édité par la NEF. 


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