Continuons le voyage dans le temps avec les vieux numéros de Casus Belli, dans sa première incarnation. En décembre 1985, paraît le numéro 30 du magazine. La couverture en est signée de Thierry Ségur, qui devient un des pinceaux récurrents du magazine.
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Illustration personnelle |
Les 70 pages de cet opus sont bien remplies et suivent maintenant une formule bien installée, où les nouveautés se font une place tout doucement : ce numéro 30 voit arriver une
Tribune, la rubrique
Bâtisses et Artifices, ainsi que la moins convaincante
Une journée à la rédaction.
C'est le calendrier des manifestations à venir et le compte-rendu de celles passées qui ouvre le journal, suivi par les Nouveautés, qui n'annonce pas grand chose, le numéro 29 et le 30 se suivant de très peu (ça arrivait, autrefois !). Après les colonnes consacrées aux clubs, vient la Tribune annoncée en exergue. Elle est écrite par François Nedelec qui évoque la croisade de certains parents américains contre le JdR et plus précisément D&D, qu'il n'épargne pas, étrillant son poids majeur dans le paysage rôludique de l'époque et sa tendance à y favoriser le combat.
Vient ensuite What's your Game ?, la rubrique consacrée au JdR d'outre-Manche, où Graham Staplehurst et de Trevor Mendham évoquent le Games Day, la plus grande convention de jeu du monde (sic !), où se mêlent infos et potins. La rubrique Inspirations est réduite dans ce numéro, mais évoque tout de même le roman Hrolf Kraki, que nombre d'entre nous découvrirent à cette occasion, je crois. Puis vient une page de Denis Gerfaud censée être une interview mais qui adopte un style fantaisiste (voire expérimental).
Les Têtes d'Affiches épluchent des sorties comme Oriental Adventures, L'Oeil Noir ou Star Frontiers, excusez du peu, avant de laisser place à un article sur les jeux de l'apocalypse. Non, le fameux courant PbtA n'est pas encore né (ni même imaginé) : il s'agit de la partie wargames du magazine, avec des critiques de plusieurs jeux (The third World War, Peter The Great), des aides de jeux (pour Amirauté) et à un index des wargames qui furent l'objet d'articles dans les numéros précédents. Deux scénarios Squad Leader sont également proposés, avant un article sur Conquête Stellaire, un jeu de colonisation stellaire, édité par Avalon Hill (qui annonce des parties de 4 à 6 heures).
Il est à noter que ce numéro, comme plusieurs autres, proposait carrément un wargame en encart (1812), avec sa règle, sa carte et ses pions (à découper) : je ne suis pas sûr qu'on ait bien mesuré, à l'époque, la qualité de l'offre. A la même période, d'ailleurs, le vénérable Jeux & Stratégie proposait souvent des jeux complets en encart et ceux-ci avaient un véritable intérêt.
Vient ensuite la Ludotique, qui décrit es jeux sorits sur Apple, Amstrad CPC 464 ou MO5 : vous souvenez-vous de ces micro-ordinateurs ? Une dernière minute évoque la sortie d'Ultima IV, fortement conseillé, pour lequel il faut...64 kilo-octets sous le capot de son Apple pour jouer (bigre !).
La rubrique Devine qui vient dîner propose quelques objets magiques qui ont pu gâcher l'existence de quelques personnages. J'avoue que je me souviens surtout de l'illustration (de saison) qui les accompagnait, signée de D. Guiserix.
Vient ensuite La Cage aux Fioles (qui propose quelques potions plus amusantes qu'efficaces) et L'apologie du Paladinat, une nouvelle d'ambiance, dirons-nous, avant la BD en deux pages Une journée à la rédaction annoncée plus haut.
Un article consacré à The Morrow Project détaille notamment les règles consacrées aux armes à feu dans ce jeu post-apocalytique extrêmement réaliste. Enthousiaste, l'auteur attend avec impatience les suppléments à venir pour ce jeu édité par Timeine et publié sous licence par Flying Buffalo.
C'est dans ce numéro qu'on inaugure la rubrique Bâtisses et Artifices, avec la description d'une ferme fortifiée, plutôt bien vue (même si l'auberge décrite dans le précédent numéro aurait pu être le premier opus de la dite rubrique). C'est d'un de ses plus beaux opus (à mon sens), réaliste et inspirant : les propositions de scénarios m'avaient donné quelques idées que j'exploitai plus tard. Puis, c'est la description d'Hidekura, une cité médiévale japonaise, qui forme également une très chouette aide de jeu.
Ce numéro propose trois scénarios : Le Mystère Egyptien pour Maléfices, La forêt des Sentinelles Mortes pour Rêve de Dragon et Une histoire de fous pour AD&D.Le Mystère Egyptien fait partie des classiques de Maléfices. Cependant, on ton et son inspiration sont plus à chercher dans la veine "Adèle Blanc-Sec" et il peut ne pas séduire toutes les tablées. L'ayant fait (re)jouer il y a quelques années, je lui avais donné une suite qui donna quelques sueurs froides à mes joueurs.
En (re)lisant les deux autres scénarios, j'ai pu mesurer leur qualité, aussi classiques puissent-ils paraître aujourd'hui. Accessoirement, les scénarios publiés dans Casus Belli, à cette époque ont forgé en grande partie ma façon de concevoir les miens.
Terminons cette recension avec une annonce, glissée entre deux de ces scénarios, et qui propose la créations d'un fichier national des joueurs de jeu de rôle. Cela fera sans doute sourire celles et ceux qui, aujourd'hui, utilisent d'autres outils (réseaux sociaux et plates-formes dédiées) pour se trouver et partager des moments ludiques.
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Illustration personnelle |
A bientôt pour un autre voyage en nostalgie rôludique !
C'était Timeline, l'éditeur du Morrow Project.
RépondreSupprimerOui, j'ai fait un raccourci : il était publié par Timeline, et publié sous licence par Flying Buffalo. Je corrige. Merci !
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