Daté de mars 1987, le sixième numéro de Chroniques d'Outre-Monde annonçait la couleur. Il s'agissait d'un numéro "spécial initiation". Pouvant se targuer d'une certaine assise, voire de maturité, le titre affichait aussi son fameux panorama des jeux de rôle, que j'évoquerai plus bas.
Ce numéro 6 commence par un éditorial qui décrit l'évolution de C.O.M., qui va aller vers du contenu plus spécialisé et dire adieu à Diceman (la BD dont vous êtes le héros) et, surtout, devenir bimestriel : on comprend sans mal que le rythme d'une parution mensuelle était devenu illusoire.
Au rayon des sorties, sont décrits Warhammer (le jeu de rôle, dans sa première édition), à qui C.O.M. laisse le bénéfice du doute et RuneQuest III, tandis que dans les suppléments, on parle d'Enchères sous Pavillon Noir ou de Havena, la capitale de l'Aventurie (pour L'Œil Noir, chez Schmidt), tandis qu'une place plus limitée est réservée au premier volet de The Enemy Within, par exemple. Côté jeux de plateau, des lauriers sont tressés pour Bazaar (jeu injustement oublié, qui mériterait une ré-édition) et Blood Bowl, tandis que Roma est vilipendé.
Les colonnes "à paraître" annoncent pas mal de sorties à venir dont Green and Pleasant Land ou la version française de Stormbringer. Le plus amusant dans ces pages est l'organisation d'un jeu grandeur nature basé sur le film Highlander, sous l'égide des Semaines de l'Hexagone, et qui devait avoir pour théâtre final le Salon National des Jeux de Réflexion. Les plus anciens doivent se rappeler des quelques échos qu'eut ce killer.
Au rayon des inspirations littéraires, C.O.M. propose un face-à-face entre deux œuvres qui marqueront leur époque (en VO, s'il vous plaît) : The vampire Lestat (d'Anne Rice) et It (de Stephen King), excusez du peu. Les Bobines s'attardent sur La couleur de l'argent (et son prédécesseur, L'arnaqueur), avant de s'étendre sur Le maître de guerre et Labyrinthe. Notons également que cette rubrique "cinéma" (assez volumineuse) évoque le retour prochain de Luke Skywalker dans The Clone Wars : comme quoi, on peut parfois avoir tout faux et se laisser prendre aux rumeurs.
Je passe sur la rubrique "bulles" pour avancer jusqu'à la partie rôludique du magazine, et un article plutôt élogieux sur Premières Légendes : La Table Ronde, de la regrettée Anne Vétillard. Vient ensuite la description d'un PNJ aubergiste (ça peut toujours servir) et arrive enfin le dossier annoncé sur la couverture. L'article "Heureux les innocents" tente d'expliquer ce qu'est le jeu de rôle et y parvient plus ou moins. Celui qui suit tente de tracer l'histoire du jeu de rôle, en spéculant sur ce que sera sa prochaine génération. L'auteur mise sur le Jeu de Rôle d'apéritif et fait fausse route, finalement : ce sera (à mon avis) l'arrivée de White Wolf et du storytelling.
Toujours dans l'intention de ce numéro, l'article suivant parle du personnage-joueur et décrit les possibilités qu'offre la création d'un alter ego de papier et d'imaginaire. Vient ensuite "Le testament du Maître", un article gorgé de conseil aux futurs MJ, suivi par des conseils aux scénaristes (enrichi par une grosse liste d'inspirations, qu'il s'agisse de romans ou de films)
Pour mettre tout cela en pratique, un scénario pour L'Œil Noir est proposé, puis vient enfin le fameux panorama des jeux de rôle, inventoriant plus de 180 titres, soit peu ou prou tout ce qui avait été publié à l'époque. On saluera donc le travail de titan que cela dut représenter, même s'il y a quelques erreurs (certaines seront signalées dans le numéro suivant).
Ce n'est pas fini : ce numéro généreux déborde sur les autres jeux et évoque les wargames, les jeux d'histoire avec figurines et les jeux en solitaires (dont les livres dont vous êtes le héros), en passant aussi par les jeux de rôle sur ordinateur, et le grandeur nature, avant de faire un virages vers les jeux de plateau. Comme si cela ne suffisait pas, un jeu complet est proposé, qui permettra de jouer les mafieux dans une ville imaginaire : Mafiapolis ou la guerre des gangs.
Avec tout cela, il ne reste que peu de place pour le contenu habituel du magazine : c'est Trauma qui est l'honneur, en tant que produit "maison", avec les réponses aux questions des lecteurs, des propositions de personnages-non-joueurs (qui sont illustrés avec les photos de quelques jeunes acteurs de l'époque) et un scénario. Ce dernier, "Carton plein", qui va permettre aux héros de défourailler sec.
Si la BD Diceman a disparu, il nous est proposé de jouer une dernière fois avec le héros d'une BD. Cette fois, on incarne carrément Ronald Reagan et inutile de dire que ça peut (très) mal finir.
Ce gros numéro se termine par le courrier des lecteurs où est actée la fin de Diceman et des BD dont vous êtes le héros. Il y aura plus de contenu dans les numéros suivants de C.O.M.
Qu'est ce que j'ai pu rêver autrefois sur ce panorama ! ! ! :-)
RépondreSupprimerMoins maintenant, mais il m'en manque encore quelques-uns... :-\
L'histoire de Clone Wars, il me semble qu'elle avait été mentionnée quelques années auparavant (1984 ?) dans Different Worlds. Donc ça n'est pas si honteux de la part de COM d'y avoir cru aussi.
Les jeux apéritifs, il me semble qu'on y est passés, non ? (ou plutôt, qu'ils y sont passés, moi j'en suis resté à mes bons vieux JdR à l'ancienne) C'était donc plutôt visionnaire. ;-)
Reagan, c'est le seul Diceman qui m'ait plu dans le tas (ah non, y avait aussi Judge Dredd dans le n° 1).
C'est vrai, ce panorama était vertigineux et a pu déclencher des collectionnites aigües !
SupprimerPour ce qui est des JdR apéritifs, j'en vois peu (mais peut-être me gourré-je) et ils ne forment pas la quatrième génération annoncée dans l'article (excellent, au demeurant).
Quelques-uns des jeux proposés m'avaient vraiment intrigué, évidemment les trucs les plus cryptiques et introuvables (de toutes façons je ne les ai pas cherché) dont Imaginos parle parfois dans son bloc.
RépondreSupprimerJ'ai surtout souvenir des articles généralistes sur être MJ, en fait : je pratiquais depuis peu et tout conseil était bon à prendre. Il y avait en particulier une illustration pleine page qui m'est longtemps restée comme référence du bric-à-brac d'un sorciet.
Je m'en vais le relire, tiens. Merci ^^
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