vendredi 14 janvier 2022

Maléfices (4ème édition) - 1ère partie (Contexte)

Il n'aura échappé à personne que Maléfices fait partie des jeux qui me sont chers. J'utilise encore, près de trente ans après l'avoir acquise, ma vieille boîte de la première édition et fais actuellement jouer deux tablées "physiques", en plus de quelques parties "virtuelles". Le foulancement de la quatrième édition, lancé en 2018 sur Ulule par Arkhane Asylum Publishing, m'avait échappé, parce que ce revival que j'évoquais précédemment n'a démarré qu'en 2019, aussi ai-je commandé cette édition en late pledge

Tout récemment, la version numérique du livre a été mise à disposition. Il était temps, me direz-vous. Si j'avais été contributeur, je l'aurais sans doute mauvaise, puisque le retard accumulé dépasse les 3 ans et qu'on ne peut pas l'attribuer au seul contexte (entre crise sanitaire et pénuries diverses, on peut jouer la carte de l'indulgence). Quand on voit qu'AAP a, entre temps, publié des ouvrages dans des délais bien plus serrés (je songe notamment au jeu de rôle Dune), on peut aussi se demander si Maléfices a un réel avenir chez cet éditeur (le seul, à ma connaissance, qui n'accepte pas que le nom du jeu soit cité pour des scénarios publiés dans la presse). 

Illustration Arkhane Asylum Publishing
Mais l'heure n'est pas (encore) à ces projections. Examinons le tant attendu livre de base, dans sa version dématérialisée. Premier constat : c'est gros (355 pages !). Deuxième constat : ce n'est pas terminé, puisque l'index n'est pas finalisé et qu'il reste pas mal de coquilles ça et là. Gageons que l'étape de relecture n'est pas terminée. Si, au passage, AAP pouvait éviter de solliciter ses contributeurs pour remonter les coquilles, ce serait élégant : la pratique devient courante et tend à m'irriter. 

Comme Maléfices est un jeu qui m'est cher et que je pratique régulièrement (toujours en tant que MJ, soit dit en passant), cette édition fort attendue va faire l'objet de plusieurs notes de blog. 

Dans ce billet, je vais évoquer la première partie du livre (presque 120 pages tout de même),  celle liée au contexte. Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette partie a sérieusement enflé, depuis la première édition du jeu. Sans sombrer dans l'encyclopédisme, les chapitres traitant de la Belle Epoque sont victimes d'un syndrome prévisible. Il semble impensable d'en mettre moins que dans la précédente édition et, puisqu'on en est à la quatrième, la masse d'informations est volumineuse. Pour autant, c'est plus une impression de dilution que l'on ressent à la lecture de ces chapitres : l'essentiel, en matière de jeu, est à piocher ça et là. Il faudra donc un certain temps aux futurs Maîtres du Jeu pour digérer la masse d'informations avant de se lancer, à moins qu'ils n'aient déjà pas mal de connaissances sur l'époque du jeu. 

On notera la part non négligeable consacrée au fantastique et aux différents angles d'approche par lesquels il peut être abordé. Cela manquait sérieusement et, si cette section s'égare parfois, délayant les informations utiles dans une masse de futilités, elle reste très inspirante. 

Liée au contexte, la bibliographie de fin d'ouvrage laisse une impression étrange : si les ouvrages cités sont nombreux, on pourra bondir en n'y trouvant pas quelques éléments fondateurs du "Mythe", comme Le Horla de Maupassant ou d'autres ouvrages très recommandables, comme les livres de Serge Pascaud, spécialiste de la Belle Epoque (surtout vue du petit côté de la lorgnette). Certes, cette bibliographie est annoncée comme non exhaustive, mais ces références me paraissaient incontournables (plus, en tout cas, que d'autres ouvrages cités). 

Si cette partie du livre peut parfois donner une impression mitigée, pour les raisons que j'ai évoqué plus haut, il faut cependant reconnaître qu'esthétiquement, le livre est très beau et, surtout, qu'il réussit à avoir une vraie identité visuelle sans en faire trop. Tant sur la forme que sur le fond, cette incarnation de Maléfices semble une réussite. J'espère que cette impression se confirmera : la suite dans un prochain billet, avec un regard sur le système de jeu.




2 commentaires:

  1. Bonjour, je me permets de rebondir sur la phrase: "Si, au passage, AAP pouvait éviter de solliciter ses contributeurs pour remonter les coquilles, ce serait élégant : la pratique devient courante et tend à m'irriter." Dans ce cas précis, AAP n'a fait aucune demande, c'est dans le cadre du groupe Maléfices 4 que j'administre en qualité de passionné et sans être aucunement lié à AAP, que j'ai pris l'initiative de lancer cette correction en faisant appel à des bénévoles afin que nous ayons un livre irréprochable, au total ce sont 5 personnes qui ont voulu contribuer de leur plein gré. Voilà pour la petite mise au point qui je pense ici s'imposait!

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    1. Bonjour, vous avez bien fait de rebondir, parce que ma phrase était maladroite. Je ne visais pas AAP, mais avais en tête d'autres éditeurs qui ont commis cette indélicatesse (à mes yeux), et j'aurais peu goûté la même pratique sur un jeu qui m'est cher (et que je trouve plutôt réussi dans cette incarnation).

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