Financé lors du crowdfunding dédié à la quatrième édition de Maléfices, ce deuxième supplément, après les Enquêtes du Club Pythagore, nous propose deux scénarios inédits, cette fois. S'il est un peu tôt pour évoquer le suivi de la gamme (qu'on nous promet riche, dans le livre de base, en tout cas), il faut reconnaître qu'Arkhane Asylum Publishing pose de jolies fondations à la dernière incarnation du jeu qui sent le soufre. Avec environ 80 pages, partagées équitablement entre les deux scénarios, sans compter les aides de jeu (à télécharger), les Enquêtes Maléficieuses sont, du point de vue de la forme, aussi réussies que les précédents livre. Penchons-nous sur le contenu, maintenant.
Une nuit de Cléopâtre, le premier scénario, devrait plaire à ceux qui ont apprécié Le Prestige (le film de Nolan), par exemple. Il y est question en effet d'un magicien et de meurtres sauvages dans le Jardin du Luxembourg. Sans doute maintes fois testé, le scénario est de bonne facture, très bien écrit (peut-être un peu trop écrit, d'ailleurs) mais pêche par sa linéarité. Ce défaut est celui qu'on rencontre le plus dans les scénarios Maléfices, au point que c'en est presque une marque de fabrique. Cependant, on n'est pas, dans Une nuit de Cléopâtre, dans un scénario où les joueurs finissent par n'être que spectateurs (je songe notamment à l'un des scénarios du livre de base de la précédente édition). Leurs interventions et investigations gardent un intérêt et peuvent avoir un effet sur l'histoire, mais le Maître de Jeu devra jouer de pas mal d'adresse pour éviter qu'on lui casse ses effets.
De mes yeux vu, le deuxième scénario, fait explicitement suite au précédent. De fait, il en limite donc le public. Si vous n'avez pas joué le précédent (ou si vous ne l'avez pas apprécié), vous pouvez passer votre chemin. Notons aussi que ces deux scénarios, ajoutés à ceux du livre de base et des Enquêtes du Club Pythagore, donnent le "ton" de la gamme, en présentant une certaine cohérence, mais en imposant aussi une vision qui risque de n'être pas celle de toutes les tablées (je ne suis pas sûr de les faire jouer, en ce qui me concerne). Enfin, ultime bémol, que j'avais déjà relevé de façon plus générale sur Maléfices : bien qu'utilisant le cadre de la Belle Epoque (grosso modo 1870 à 1914), le jeu choisit, une fois de plus de n'utiliser qu'une petite portion de cette période, les scénarios se déroulant en 1906.
En résumé, ces deux scénarios présentent pas mal d'intérêt si vous n'écrivez pas les vôtres et sont une belle réussite, sur le plan esthétique. On pourra regretter qu'il faille se débrouiller pour imprimer les aides de jeu, plutôt indispensables, mais on se réjouira que la gamme s'enrichisse de cette façon. Vivement la suite !
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