C'est plus fort que moi : il a fallu que je plonge de nouveau dans le passé rôdulique. Après quelques articles (appréciés, semble-t-il) sur les Casus Belli de la grande époque, j'y retourne, avec un magazine qui marqua son époque : Chroniques d'Outre-Monde.
Ce numéro 1 fut précédé d'un numéro zéro, qui en reprenait quelques bonnes feuilles et donnait un aperçu de ce que serait le magazine, tant sur la forme que sur le fond. ET, avec pas mal de recul, j'ai l'impression que c'est surtout sur la forme que C.O.M. essayait de se différencier de la concurrence, à l'époque. Plus trash, moins nuancé, ce magazine qui eut une longévité plus que respectable n'a pas laissé autant de souvenirs qu'il aurait pu. Examinons ce premier numéro daté d'octobre 1986 pour se (re)faire une idée.
Pour un premier numéro, C.O.M. proposait 68 pages avec une couverture couleur, de nombreuses illustrations et des rubriques déjà bien claires. L'éditorial affiche la couleur : on y parlera de jeux de rôle, en toute liberté. Juste après, les Nouveautés permettent de faire le tour de ce qui est annoncé en version française pour septembre et octobre 1986. C'est ainsi qu'on apprend l'arrivée prochaine des Trois Mousquetaires, de Pendragon mais aussi de JRTM. A ce propos, C.O.M. annonce que MERP fera aussi l'objet d'une traduction chez Gallimard. Je ne me rappelle pas avoir lu cette information ailleurs, à l'époque et, de fait : ce projet, si tant est qu'il ait eu quelque fondement, n'a jamais abouti. Suivent quelques annonces sur les parutions en VO et les manifestation passées et à venir.
Evidemment, cette succession de rubrique n'est pas sans rappeler celle de Casus Belli, surtout quand ces nouvelles sont suivies par des critiques de films et de BD (mais aussi de musique, puisqu'est évoquée la bande originale de La malédiction finale).
On embraie ensuite sur un scénario pour l'Appel de Cthulhu, se déroulant en Louisiane, avec la dose de glauque qu'on peut attendre. Vient ensuite un jeu de rôle complet : Trauma. C'est en effet dans ce numéro qu'est publié le "noyau" de ce jeu qui sera plus tard édité sous la forme d'un livre à part entière. Ces règles sont typiques de l'époque et paraîtraient sans doute datées aujourd'hui un peu datées (quoique les tenants de l'Old School s'en régaleraient sûrement). Il y a de la table et des listes d'armes : le ton est donné.
Les pages qui suivent nous proposent un scénario pour.... Trauma, justement, par Christian Lehmann : "Les Fugitifs", avec une photo du grand Rutger Hauer pour l'illustrer.
Puis, une BD dont vous êtes le héros suit et met en scène Judge Dredd. Comme dans les articles précédents, oubliez la diplomatie et les sentiments : c'est du brutal. Sans doute cette approche fut elle pour beaucoup dans le "ton C.O.M.", un peu bourrin.
Un article de Sylvie Rodriguez sur les "joueuses de rôle", qui s'ouvre par une illustration topless (on n'était pas à une contradiction près !) nous permet de mesurer le chemin parcouru depuis (ou pas). Une nouvelle BD (à suivre, cependant) occupe 6 pages, avant de laisser la place à un scénario pour AD&D, qui annonce le gros morceau à venir dans le numéro 2 : le Kersh.
Rendez-vous dans le numéro suivant pour en savoir plus sur ce monde !
Je ne pense pas qu'on puisse qualifier le "ton COM" de bourrin.
RépondreSupprimerCe fut pourtant un qualificatif qui lui fut parfois accolé. Je l'ai entendu et parfois pensé (j'avoue).
SupprimerAh que de souvenirs aussi ! J'ai maîtrisé quelques parties de Trauma et je n'en garde aucun souvenir en ce qui concerne les règles. Je devais être rodé à l'utilisation de plein de caractéristiques avec des compétences par wagons... Ce n'est pas dans ce numéro qu'un "lecteur" prétendait être interné parce qu'il avait trop joué ? Jamais su si c'était véridique ou un faux courrier écrit par un rédacteur du zine pour remplir le Courrier Des Lecteurs 🤔
RépondreSupprimerMerci pour le passage dans ces colonnes : quant au courrier dont tu fais mention, je pense qu'il était dans le numéro 2... dont on pourra parler bientôt (spoiler !)
SupprimerJ'ai mené Les fugitifs il y a maintenant 40 ans et mes potes m'en parlent encore...! Cette version de Trauma on l'on se jouait soi même nous avait apporté son lot de sueurs froides. Le jeu tournera malheureusement vers une version bourrine et violente avec des mercenaires à tous les coins de rue.
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