En créant la page qui recense les billets traitant de la presse rôludique d'autrefois, je me suis rendu compte avec stupéfaction que le numéro 38 de Casus Belli avait échappé à cet inventaire. Persuadé que j'étais que Vociferator l'avait épluché dans ses billets sur CasusNO, je m'étais arrêté au numéro 37. A quoi tient cet oubli ? Sans doute à la Bellaminette qui est en couverture de ce numéro, je ne vois pas d'autre explication. Il n'est jamais trop tard pour se rattraper : repartons en 1987 !
Le magazine s'ouvre par un retour sur le deuxième Salon National des Jeux de Réflexion. Ce fut une grande cuvée et on sent à la lecture du récit que l'ambiance était au rendez-vous. A l'époque, les polémiques semblaient se régler de vive voix, voire en duel, à grand renfort de tarte à la crème, comme le montre une photographie de Croc et d'un représentant de C.O.M : ces deux-là avaient sans doute un différend à régler.
Parmi les sorties annoncées, on prévoir le Guide du Maître du Donjon (chez Transecom), par exemple. Mais les brèves annoncent aussi que West End Games vient d'obtenir les droits d'une petite saga : Star Wars. De son côté, Chaosium annonce aussi Prince Valiant pour l'automne : ce sera une petite révolution puisque ce jeu est le premier storytelling game, on a tendance à l'oublier.
On retrouve ensuite la BD "Albert Pommier" par Tignous, avant un petit des magazines et zines (une rubrique finement intitulée Maga's Inn). Les pages What's your game contiennent une petite interview de Gary Gygax himself, où l'on apprend qu'il apprécie de jouer en robe de bure, parce que ça tient chau, qu'il prépare un nouveau jeu et que ses jeux préférés sont D&D, Top Secret et Gamma World;
Côté bouquins, Roland C. Wagner nous offre encore une belle livraison, de Roberts à Derleth, tandis que sur la page d'à côté, André Foussat propose des BD pleines d'inspirations, comme d'habitude. En re-parcourant ces colonnes, je me rends à quel point ces chroniques ont pu forger ma culture (et enrichir ma bibliothèque). Côté cinéma, c'est Manhunter (traduit chez nous par "Le sixième sens") de Michael Mann (avec la première itération cinématographique de Hannibal Lecter) qui crée l'évènement, tandis que Les mois d'avril sont meurtrier est qualifié de "film radiophonique" (sic !). Je me souviens à l'époque avoir apprécié l'entrefilet signalant la mort du grand Robert Dalban.
Les Têtes d'Affiche jetent un coup de projecteur sur les sorties en VF de Stormbringer, Chill et son extension (chez Schmidt), Zone, et la ré-edition de L'Ultime Epreuve. C'est ce qu'on appelle une bonne cuvée, même si certains de ces jeux sont tombés dans l'oubli. Les critiques sont bienveillantes, la plupart du temps. Les wargamers ne sont pas en reste puisqu'on traite aussi de la règle définitive de Les Aigles, notamment. Côté jeux de plateau, Le jeu des Mille et Une Nuits ravit le chroniqueur (même si cette édition est bugguée) et de Blood Bowl, pas encore traduit, mais qui est qualifié d'excellent.
Un article conséquent traite de RuneQuest ("Le grand jeu... pas cher !", annonce le titre), dans sa troisième édition (moins élitiste), que Jean Balczesak trouve "extraordinaire", suivi par une interview d'une personnage de Warhammer : une façon plutôt rafraîchissante de présenter ce jeu.
Profession : Maître des Légendes vient donner des conseils aux (courageux) qui s'attaquaient à la série Légendes. Ecrit par Finn, qui venait de recevoir le titre de Meilleur Maître des Légendes, il comporte quelques conseils de bon sens valant sur d'autres jeux.
Devine qui vient dîner s'attarde à Laelith et présente quelques personnages hauts en couleurs (et en dangers). On continue d'explorer les environs de Laelith avec le Lac d'Altalith : trois pages, c'est court mais c'est très bon. Au milieu de cet article, se trouve une publi-annonce d'Oriflam étonnante : c'est une Foire Aux Questions sur les règles de jeu de Stormbringer autant que la politique éditoriale.
Le Dis, Monsieur, dessine moi un monstre est consacré à Philippe Druillet. Ce sera le dernier de cette série marquante.
Après une page consacrée aux jeux de diplomatie spatiale, on passe (enfin !) aux scénarios : RuneQuest ouvre le bal avec Poussière d'espoir signé Frédéric Weil (le futur auteur et éditeur de Nephilim) et Pierre Lejoyeux. Vient ensuite Le dernier voyage pour L'Appel de Cthulhu, qui emmène les investigateurs en Egypte. Enfin, l'incontournable scénario AD&D est signé Denis Beck : c'est Le retour de l'Empereur-Démon, qui nous ramène à Laelith.
La rubrique Métalliques évoque le Chaos et ses figurines, la manière de les peindre et les différentes gammes sur le marché. Sur un Plateau brosse le portrait de Capitaine Cosmos, plutôt apprécié avec ses déplacements simultanés. C'était avant Guerriers des Etoiles et X-Wing.
Dans la rubrique Ludotique, on évoque notamment Les Passagers du Vent, un jeu qui avait fait sensation à sa sortie, d'après la BD de Bourgeon et la ressortie d'Ultima I.
Le wargame prêt à jouer nous emmène jusqu'en 1302, à la bataille de Courtrai : ce sont les Eperons d'Or. En enacrt de ce magazine, le plateau et les pions n'attendaient plus qu'un coup de cutter et une planche de Cadapak, ce carton mousse qui fit le bonheur de pas mal de lecteurs.
Un article évoque Tank Leader chez WEG, suivi d'un autre sur Flight Leader, qualifié d'exceptionnel. Je me rappelle d'une partie de ce wargame et me souviens surtout de sa complexité. Dunkirk, 1940 (qui traite de l'opération Dynamo) offre, selon l'auteur de quoi passer un excellent après-midi. Ce n'est pas fini pour les amateurs de wargames, puisque le dernier article de cette section leur propose un inventaire de livres traitant de la guerre sous tous ses angles (à l'exception de celui des civils et du troufion de base, soit dit en passant).
Ce n'est pas fini pour les wargamers, puisqu'ils ont aussi droit à des scénarios, l'un pour Les Aigles, les deux autres pour La Flèche et l'Epée et puis vient Kroc-le-Bô, qui s'essaie au spectacle de marionnettes (mais prend son public pour des hobbits !).