Il y a longtemps, dans une galaxie lointaine, Casus Belli était mon point de repère rôludique, à l'instar de pas mal de rôlistes français, j'imagine. Et puis, les années ont passé. Casus est mort, puis est revenu, puis est re-mort, avant de s'installer dans sa présente incarnation (la quatrième, si j'ai bien compté). De mon côté, j'ai repris mon abonnement en même temps que l'activité rôludique, en partie par intérêt, en partie parce que ce magazine avait son importance pour moi (même si j'avais tâté de pas mal d'autres titres, dans les années 1980-90).
Bref, tout ça pour dire que je suis attaché Casus Belli et qu'il me paraît intéressant d'évoquer le dernier numéro. Cette introduction fut laborieuse, non ?
Le numéro 40 de Casus Belli est arrivé (en "physique") dans la boîte aux lettres des abonnés. Ce fut ma lecture du week-end (enfin, en partie) et je vous en fais un petit retour.
Illustration BBE |
Déjà, la quantité de coquilles me semble augmenter à chaque numéro (à moins que mes yeux y soient de plus en plus sensibles) : y-a-t-il un relecteur dans l'avion ?
Passons également sur les strips que je ne trouve pas très drôles (chacun ses goûts, cela dit) et sur quelques articles dont on pourrait se passer sans mal (celui de l'Odieux Connard, par exemple). Si une partie du lectorat y trouve son compte, soit. J'ai les mêmes réserves, à titre personnel, sur l'article de Kevane, qui me semble prendre très à cœur ce qui arrive à son perso, notamment dans Kids on bikes. Ces articles, s'ils ne recueillent pas mon enthousiasme, trouveront probablement des clients. Tant mieux, on est tous différents, c'est enrichissant.
Mais, dans ce numéro, la balance a lourdement pesé du côté du négatif. Sont essentiellement en cause deux des scénarios proposés. Le premier est celui pour Chroniques Oubliées (version Contemporain) qui pêche sur la forme (c'est embêtant) et sur le fond (là, c'est le carton rouge). Composé en grande partie de descriptions que le MJ doit lire aux joueurs (je ne me rappelle pas avoir vu ce genre de chose dans la presse pro), "Join Nirvana" propose (impose, devrais-je dire, tant tout cela est linéaire) une scène où, pour obtenir une information majeure, un PJ doit emmener une prostituée vietnamienne au septième ciel : les règles pour juger de la réussite de cette scène sont d'ailleurs fournies et détaillées.
Oui, vous avez bien lu.
C'est dans le même magazine qu'on trouve un article sur la sensibilité émotionnelle et les limites à ne pas dépasser pour ne pas être débordé par l'émotion lors de certaines scènes. Casus Belli, terre de contrastes, comme disait l'autre. Sur les réseaux, ça n'a pas l'air de choquer plus que ça. je ne pense pas être particulièrement prude, mais on parle ici d'un scénario publié dans une revue professionnelle, qui représente la vitrine de notre hobby. Ce genre de scène m'aurait déjà paru limite dans le cadre d'un délire d'ados, il me semble ici déplacé, d'autant plus que nombre de rôlistes s'effarouchent de bien moins.
Le second scénario que j'ai parcouru est celui pour Mutants and Masterminds, lui aussi composé de blocs à lire aux joueurs, comme si le MJ auquel il est proposé n'était pas capable de se lancer dans une description. Là aussi, ça a tué d'emblée tout mon intérêt pour ce texte, que je n'ai pas fini. Du coup, mes petits complexes en matière d'écriture se sont envolés.
Heureusement qu'il reste l'actualité des parutions et quelques articles plus intéressants (notamment l'interview de Jean Balczesak, qui m'a fait croquer la madeleine). Ces derniers ne suffisent pas à gommer l'impression déplaisante qui émane de ce numéro, mais l'atténuent en partie. Alors, est-ce pour moi le moment d'arrêter de lire Casus et d'aller voir ailleurs ? Suite (et peut-être fin) au prochain numéro !
Et vous, qu'en avez-vous pensé ?
Oui j'ai bien lu "foru", mais... j'ai pas compru.
RépondreSupprimerÇa doit être une coquille pour imiter le magazine, mais je n'ai pas réussi à la décoder ! ;-)
Vu et corrigu ! Voilà un lecteur attentif, merci !
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