dimanche 22 octobre 2023

Archéorôludisme : Palantir (numéro 1)

Il fut un temps où le paysage rôludique francophone vit fleurir des dizaines de fanzines. Comme toute passion, le jeu de rôle incitait certains de ses pratiquants à s'exprimer, à communiquer et à créer. Si la plupart de ces titres, souvent composés avec les moyens du bord (je me souviens de publications manuscrites), d'autres avaient plus d'ambition et marquèrent ceux qui les eurent entre les mains. Nombreux sont ceux qui se souviennent, par exemple, du Tinke Bavard ou d'Apsara, qui alignèrent un nombre impressionnant de numéros. Il y eut aussi quelques météores éphémères : souvenez-vous de Palantir, qui fit forte impression lors de son numéro 1, en mars 1992 (outch !)



Tant sur le fond que sur la forme, Palantir plaçait la barre assez haut : 124 pages, impeccablement mises en page et correctement illustrées (pour ce qui se faisait à l'époque), et du contenu varié et de bonne facture, tout cela pour 25 francs de l'époque (ce qui représentait grosso modo 6 euros, si l'on tient compte de l'évolution du coût de la vie). 

Ce premier numéro comportait des articles de fond, des aides de jeu, des scénarios, ainsi que des interviews (notamment de Croc et de Jean Balczesak) et quelques articles plus originaux (comme un mini-jeu de rôle censé émuler la série de films The naked gun).

Les scénarios fournis dans ce premier numéro concernaient L'Appel de Cthulhu, AD&D/RoleMaster, James Bond 007 et Star Wars (les poids lourds de l'époque). Tous sont longs, plutôt bien pourvus en aides de jeu et bien rédigés. De même, les aides de jeu que propose ce numéro 1 sont plutôt pertinentes et ne se contentent pas de reprendre des informations glanées ça et là. Bref : c'était impressionnant. 

La presse "pro" avait remarqué cette réussite. Dans le Casus Belli de juillet-août 1992 (n°70), voici ce qu'en disait Tristan Lhomme : "Du premier coup, Palantir est parvenu à un niveau de qualité que bien des revues pro passée ou récentes pourraient lui envier" (sic)

Le coup d'essai fut confirmé par la parution du numéro 2 qui relevait encore le niveau avec une couverture couleur. A l'époque, pour un fanzine, c'était exceptionnel. Mais ce sera l'objet d'un prochain billet !







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